Décevant. Non, j'y vais pas par quatre chemins, ce film est décevant, à tel point que j'ai vraiment la flemme d'y faire une introduction un temps soit peu originale et plutôt longue. Pas de critique romancée pour ce "Malavita", rien d'autre qu'une bonne vieille critique à l'ancienne, plus une critique qu'un avis, reflet d'une déception à la hauteur des espérances qu'on avait tous avant la sortie du dernier Besson, soit disant une sorte d'hommage à ces mythiques films des années 70 à 2000 sur la mafia, tous plus atypiques les uns que les autres, tous trouvant leur place dans la panthéon des meilleurs métrages du 7e art, tous plus cultes les uns que les autres, souvent accompagnés d'acteurs de légendes.


Parmi eux, tu pouvais autant trouver du De Niro que de l'Al Pacino, les grands rivaux de l'époque, les maîtres du genre quoi, et d'énormément d'autres têtes connues dont j'ai complètement oublié le nom, faute d'un réveil trop proche et d'un sommeil bien trop minime.


Et donc, De Niro, avant, c'était une rock star, le genre de mélange incroyable entre Jim Morrison et Lemy Killmister ( pour la folie, le charisme et la violence ), un badass, un dur de dur, un vrai du cinéma, à qui on ne la fait pas. Tu veux la lui faire? Ok, pas de mal, il t'explosera la boîte crânienne à grands coups de batte. T'en redemande? Ok, il te foutra dans le coffre de sa voiture, deux balles dans le front, une en pleine poitrine. Pourquoi en pleine poitrine? Me demandez pas, je suis pas dans sa tête.


Sauf que le problème, c'est que tout ça là, toute cet violence et ce talent, c'était avant les années 2000. Parce que le pauvre De Niro, délaissé par les Scorcese et autres Coppola, beaucoup de réalisateurs prolifiques de l'âge d'or des films de mafieux lui ayant tourné le dos, ce pauvre gars, il se retrouvait tout seul. Et qu'est-ce qu'on fait quand plus personne ne nous aime? De la merde.


On se fourvoie, on tourne un peu n'importe où n'importe quand avec n'importe qui, dans n'importe qu'elle production de n'importe quel producteur, et on ruine sa carrière pour payer sa facture d'électricité. Mais le problème, c'est que De Niro n'a jamais été une pipe, il est né petit dans une petite ville ( New York, c'est minuscule, n'est-ce pas ? ) et est devenu l'un des plus grands du monde cinématographique.


Au final, c'était pour quoi? Pour enchaîner les direct to dvd, sans ne plus jamais compter les défaites et les échecs, condamné à tourner dans d'infâmes daubes? Il est loin le temps où monsieur jouait les Al Capone face à Costner, les Marlon Brando adolescents, les braqueurs de banque charismatiques, les mafieux violents et sans scrupules, mais avec un minimum d'honneur.


Et donc, ce mec, il a été engagé par Besson pour tourner dans un film sur une famille mafieuse qui part s'installer en Amérique. Parrainé par Scorcese, vous imaginez?? Le blem? Besson n'est plus celui qu'il était, au même titre que De Niro. Sa carrière s'est arrêtée en 97, avec "Le Cinquième élément", ne trouvant plus de récits originaux pour ses films. Elle est loin l'époque de "Léon" ou "Nikita". Le truc étant qu'il a engagé trois acteurs pour une comédie, Mister De Niro, Michel Pfeiffer et Tommy Lee Jones, vieillissants mais toujours aussi bons.


Et moi, bien sur, en tant que fan des films des années 80, j'ai matté beaucoup de bande-annonces, presque toutes, imaginant que je me trouverais devant un hommage de dingue. J'imaginais, bien sur. Au final? Blagues de beauf, scénario indigeste, vannes lourdingues, mauvais goût insupportable et de multiples foutages de gueule sur le dos des français. Besson s'est vendu aux américains en même temps qu'il a signé la fin de sa carrière.


C'est mauvais, lourd, méchant envers les français, que le mec n'essaie même pas de cacher et nous balance directement à la face. En gros, il nous traite d'abrutis congénitaux tous plus xénophobes les uns que les autres, violents à l'école ( c'est vrai que tous les gosses s'amusent à tabasser les nouveaux arrivants; moi jle dis, vive "Kick Ass" ), avec un humour gras ( métaphore sur celui de Besson? ), des mecs méchants et cruels ( les voisins sont vraiment casse burne, mais bon, c'est normal, ils sont français ) et des clichés qui pleuvent un peu comme les hamburgers dans "Tempête de boulettes géantes".


Voila, là, le film, je vous l'ai à peu près résumé. Et puis les références, ok, quand elles sont bien faites, mais si c'est pour tabasser un mec à coup de batte juste parce que c'est un escroc ( on est pas tous comme ça en France, je tiens à le préciser, au cas où John et Sarah, les bons vieux ricains qui s'esclaffent devant ces clichés, ne l'auraient pas compris ) pour faire genre comme dans "Les Incorruptibles trop Lol", ou juste pare que ça fait cool, c'était pas la peine.


Parce qu'au pire, le spectateur arrêtera le carnage, au mieux personne ne rira ( enfin, ça dépend le type d'humour que t'apprécie, si t'aimes ça, je peux rien pour toi ). Au fond, ça partait d'une bonne idée, et le concept de base était sympa, mais bon, l'humour noir, quand on sait le faire, c'est super cool, mais quand on n'y connait rien, on essaie de l'éviter. Par exemple, le coup de la fille qui tabasse le gosse de son âge à coups de raquette de tennis, ça vous a fait rire, vous? Pas moi.


Mais bon, on va dire que je critique énormément, alors je tiens à dire qu'il y a une référence que j'ai trouvé amusante, bien qu'un poil téléphonée, c'est celle sur "Les Affranchis", plutôt bien trouvée et assez drôle. Ah oui, la voix française de De Niro n'est plus la même, et je dois bien avouer que celle ci ne lui va pas du tout. On veut Jacques Frantz, nous! Autre gros problème? Son scénar, véritablement mauvais.


Au début, idée de base originale oblige, t'es très enthousiaste. Mais vient la suite, et tout ce qui se passe dans la famille n'est pas là pour faire avancer l'intrigue, non, c'est là pour tenter de te faire rire, pour ajouter des gags, quoi. Comme le trafic de drogue dans le lycée ou la relation de la fille avec le matheux ( qui ne sert à rien, en fin de compte, puisqu'elle n'est pas drôle et n'amène à rien ).


Et puis, à la fin, overdose, aucune sous histoire n'est réellement aboutie qu'apparaissent les bad guys, déboulant comme un cheveux sur la soupe. Catastrophe, on a droit à la fusillade la plus molle que j'ai vu dans le genre. Désastreux. Mais bon, quelques répliques qui fusent sont bien envoyées, et les diverses définitions du mot "putain" par le gamin sont plutôt amusantes.


Le soucis, avec ce film, c'est que, nous proposant une hilarante comédie rendant hommage à un genre en perdition, on se retrouve au final avec quelque chose d'étrange, sorte d'hybride entre un film qui avait tout pour réussir et un gâchis total, qui, loin de nous faire rire, peine à nous arracher un sourire.


http://avion.blogs.allocine.fr/2014/08/retrospective-luc-besson-malavita-decevant-et-a-des-kilometres-du-besson-d-avant.html

FloBerne

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