Pâtes à la carbonara
Ce Malcolm & Marie avait tout pour plaire aux plus cinéphiles: arrivé sur un boulevard vide de concurrence en raison du covid, pré-senti pour gagner de nombreuses récompenses, deux acteurs qui...
Par
le 6 févr. 2021
70 j'aime
4
Voir le film
Ce film, c’est avant tout, une véritable expérience, il est unique, totalement à part entière, il a une identité propre, qu’il assume jusqu’au bout et qu’il expose avec beaucoup de talent. C’est un huis clos intimiste, une plongée au cœur d’un couple, une soirée qui va tout changer, qui met en avant son explosion, sa déconstruction et qui fait de nous des spectateurs presque voyeuristes. C’est le portrait d’un amour passionnel, presque dysfonctionnel même, toxique par certains aspects, trop extrême, trop fort et qui blesse, autant qu’il caresse. Un amour qui se construit sur des égos forts, trop peut-être, parce que l’un prend le dessus sur l’autre, chacun leur tour, il n’y a pas d’équilibre, de concession, chacun d’eux veut l’ascendant sur l’autre. Alors les reproches s’accumulent, la jalousie, celle du succès, autant que celle plus personnelle, les regrets deviennent plus importants que les victoires communes et le clash ultime se fait forcément violent. Une violence des mots, faite pour faire mal plus que les coups, comme on le dit, de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas et nous en avons le plus parfait exemple, le plus révélateur même. La réalisation de Sam Levinson est une véritable pépite, notamment pour son choix merveilleusement esthétique du noir et blanc, qui correspond pleinement au glamour du contexte. Visuellement, c’est simplement artistique, les plans sont minutieusement choisis, étudiés au millimètre près, rien n’est laissé au hasard, jamais, pour nous toucher rien que par l’image. En ce qui concerne le scénario, minimaliste, l’important se révèle dans le fond, dans les sujets extrêmement forts, actuels, qu’il met en avant, plus que dans l’intrigue. Ce sont majoritairement des dialogues, des silences, des monologues, je peux comprendre que pour certains se soit trop peu et pourtant, pour peu que l’on prête l’oreille et que l’on soit sensible, la claque est au rendez-vous. C’est notamment un portrait extrêmement incisif du cinéma, de la notion que l’on veut bien lui donner, de cette intelligentsia qui se veut avoir toutes les réponses, tous les pouvoirs sur ce qu’il faut voir ou non. Mais parfois, une œuvre cinématographique n’a pas d’autre but que de divertir, pas de sous-entendu politique, ou sociétal, simplement le plaisir de faire passer un bon moment. Est-ce pour autant un produit de moindre qualité, doit-on juger ceux qui le font, autant que ceux qui y assistent, ne pouvons-nous pas seulement laisser chacun apprécier ce qu’il souhaite. C’est également un exemple poignant de ce qu’est la créativité, de la souffrance qu’elle engendre parfois, parce qu’elle vous isole fatalement, par l’incompréhension des autres. Quant au casting, totalement minimaliste, il est pourtant extraordinaire, porté par ce duo John David Washington/Zendaya qui est tout simplement magistral d’intensité.
En bref : Un huis clos intimiste, qui nous plonge au cœur d’un couple en détresse, mais qui permet aussi d’aborder des sujets plus vastes, une vision de l’amour, du cinéma, pour le moins incisive, qui en montre les multiples facettes et qui prend des positions pour le moins riches en réflexions, desquelles nous ne sortirons pas indemnes !
Créée
le 4 mars 2021
Critique lue 263 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Malcolm & Marie
Ce Malcolm & Marie avait tout pour plaire aux plus cinéphiles: arrivé sur un boulevard vide de concurrence en raison du covid, pré-senti pour gagner de nombreuses récompenses, deux acteurs qui...
Par
le 6 févr. 2021
70 j'aime
4
À un instant, assez tôt dans le film, dix minutes peut-être, et alors qu’on se rend compte déjà que le film flirte avec le truc poseur à partir du moment où Sam Levinson décide de filmer John David...
Par
le 10 févr. 2021
45 j'aime
2
Alors c'est ça, LE film du confinement ? Hé bien là, je dois bien vous avouer que les bras m'en tombent. Parce que Sam Levinson ne fait finalement que nous refiler un remake de ce que nous avons vécu...
le 10 févr. 2021
29 j'aime
6
Du même critique
Voilà une nouvelle série dérivée des univers de Arrow et Flash, alors toutes les têtes que vous allez croiser, vous les connaissez, plus ou moins bien évidemment. Pour beaucoup, cette équipe de...
Par
le 18 nov. 2017
9 j'aime
Pour être honnête avec vous, j’ai un peu de mal à comprendre ce que j’ai pu lire sur ce film, oui, c’est gentillet, en même temps, c’est signé Disney, mais à l’image de « À la Poursuite de Demain »,...
Par
le 24 avr. 2018
8 j'aime
La franchise « Predator » n’a malheureusement pas toujours été au rendez-vous, notons d’ailleurs que le dernier est très sûrement le pire que j’ai pu voir, alors, c’est avec quelques appréhensions...
Par
le 9 août 2022
7 j'aime
4