[Critique cinéma] Mama d’Andres Muschietti
« Mama ». Voilà un mot que Céline Online a hâte d’entendre de la bouche de sa Polly Pocket. Mais il va falloir patienter encore un petit peu. Alors pour se détacher de cette impatience maternelle, plus qu’une solution : se foutre la trouille devant Mama, le premier film d’Andres Muschietti, avec Guillermo Del Toro à la production.
Il y a cinq ans, deux sœurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique…
Avant de parler de Mama, Céline Online vous conseille d’aller visionner le court métrage réalisé par Andres Muschietti. Ce dernier a directement inspiré Mama version longue. Un film qui a déjà fait ses preuves puisqu’il a d’ores et déjà récolté une flopée de prix au dernier Festival de Gérardmer: grand prix, le prix du public et celui du jury jeune.
Mama, une maman pas comme les autres …
L’un des points forts de Mama est, pour de bien nombreuses raisons, cette fameuse Mama.
Très belle, l’apparition morbide est à la rencontre d’un fantôme asiatique et du style gothique. Ce n’est pas pour autant qu’il faut de suite voir en Mama un énième remake de The ring et compagnie. Loin de là. Le film se démarque même largement. En effet, la réalisation d’Andres Muschietti doit plus être vue comme un thriller qu’un film d’horreur. Pour y arriver, l’homme a beaucoup travaillé son ambiance générale et son image. Vous ne verrez pas de gore ou de jump-scare mais juste un poème enivrant remplit de noirceur. Avec cette histoire surnaturelle mais ultra réaliste, une angoisse se met en place tout au long de Mama, et c’est bien cela qui est étouffant et stressant pour nous, pauvre spectateur.
… mais une maman à part entière
L’incroyable casting participe grandement à l’ambiance réaliste de Mama. Les acteurs sont impeccables … Sauf peut-être la perruque de Jessica Chastain (Annabel). Non sérieux Jessica, c’est quoi ce truc noir sur ta tête ? Bon, passé le blocage de 5 minutes face à l’objet, l’actrice livre dans Mama une performance loin des rôles qui l’ont fait connaitre (à la limite de la dépression), et Dieu que c’est bon !
Mais ce sont surtout les 2 gamines (nous devrions même dire les quatre) qui marquent indéniablement le film. Megan Charpentier (Victoria) et Isabelle Nelisse (Lilly) sont incroyablement mignonnes et inquiétantes, particulièrement lors de leurs déplacements primitifs ou de leurs petits « Mama » en regardant le plafond.
Enfin, le travail réalisé sur le personnage de Mama est magique. Le spectre est interprété par l’acteur Javier Botet, auquel, ont été ajouté des effets spéciaux numériques. Voilà donc la raison principale de ce sentiment d’humanité en Mama. Bien joué Monsieur Muschietti. Vous avez réussi à nous émouvoir, à nous faire ressentir de la peine face à son désespoir. Cette intention déplaira surement a beaucoup de spectateurs qui auraient préférés que Mama reste dans le hors champ et le subjectif. Cela doit être frustrant de ne pas laisser son imagination cauchemarder sur Mama. Défaut ou qualité ? L’humain ou l’horreur ? A vous de nous le dire.
Car finalement, Mama surpasse la simple histoire de fantôme, et c’est bien là l’aspect qui a le plus enchanté Céline Online. Mama est un film sur la force et la dualité maternelle. Deux façons d’aborder ce passage remplit de terrifiantes responsabilités. Pour Annabel, l’instinct n’est pas inouï. Il se construit à la force des épreuves rencontrées. Face à elle, une Mama ayant toujours eu cette figure maternelle enfouie en elle. Mais au résultat, même conclusion, les deux femmes sont prêtes à tout pour être mère et le rester. Laquelle des deux gagnera ?
Voir Mama d’Andres Muschietti, c’est un peu vivre une expérience à part entière. Plein de bonnes idées (que ce soit une introduction géniale, comme une fin inattendue, ou encore un très beau générique Burtonien), Mama nous rappelle qu’un film d’horreur peut aussi être humain et sentimental.