Mamaaaaaa OUUUUUOOOUUUUUOOOUH -ceciestunfantôme-

Waouh un film d’horreur diffusé dans le ciné à deux pas de chez moi ! C’est pas tous les jours ! (le charme des petites villes de province…) Zyeutage de la bande-annonce qui sans renouveler le genre, le vend plutôt bien… Go !

Alors première surprise en voyant s’afficher le nom de Jessica Chastain au générique de début.
Je n’ai pourtant pas fermé les yeux en regardant la bande-annonce, ce qui, convenons-en, serait stupide, mais, et c’est bien cela qui m’a le plus effrayé dans ce film : qu’est-ce que c’est que cette perruque Mireille Mathieu de fou ? Ou comment massacrer son actrice principale, pourtant superbe au demeurant, en se disant que l’on ne peut pas interpréter une femme un brin rebelle et jouant de la basse sans avoir les cheveux noir corbeau, de gros tatouages et toute une collection de t-shirts à l'effigie de groupes de rock. Passons sur ce point de détail, mais c’est un peu – si si – sacrilège.

Revenons-en à ce qui nous importe ici, le film.

Fort décevant à plusieurs niveaux. On nous vend un film qui fait peur, mais il faut quand même savoir dissocier peur et surprise / sursaut. Pour ce qui est de nous faire bondir sur notre siège, surtout quand comme moi, on est montée sur ressort et plus que réceptive à ces effets, même lorsque l’on les voit arriver gros comme une maison, oui, ça fonctionne plutôt bien. Mais ce sont malgré tout des effets vus et revus : et vas-y donc que je surgis d’un coup dans le champ, que je profite d’un jour-nuit-jour-nuit pour apparaître d’un coup d’un seul –BIM- dans ta face…
On entend les sonneries de téléphone qui vont rompre le silence 5 secondes à l'avance et on devine à peu près tous les rebondissements supposés "horrifiques".
Donc, non, on a pas peur (peur c'est quand comme lorsque vous regardez "l'Exorciste", vous ne sursautez pas, mais insidieusement un malaise s'installe et petit à petit vous en venez à craindre à l'avance ce qui va apparaître sous vos yeux...)

Le scénario, d'une banalité affligeante (le coup de l'hôpital psychiatrique plein de méchant au 19ème siècle à créé plus de fantômes que le choléra et la peste réunie), avec des personnages inutiles (le retour de l'oncle vers la fin ne sert strictement à rien) et cette fin, qui quitte l'horreur pour le fantastique, est juste complètement foirée. On sent la volonté d'Andres Muschietti de vouloir verser vers l'onirisme voir la poésie macabre, mais il plonge surtout d'un coup d'un seul dans le ridicule et le port'nawak le plus total.

Au niveau visuel, les plans "banals" (dans la maison, scène de famille) sont pas mal, plutôt soigné mais le problème c'est quand même le fantôme made in "Effets spéciaux pour film d'ado" et les images de synthèse moches. Si on aime le bleu nuit et les papillons aussi dark que la perruque de Jessica, on est comblé, mais si l'on s'attendait à plus de subtilité, on repassera. Et le GROS problème du film, le point noir si j'osais en rajouter dans l'ambiance mystico-goth à deux francs cinquante, c'est que ce fantôme, Mama donc, on le voit trop et surtout, beaucoup trop tôt. Certains dirons que c'est usé jusqu'à la corde de se contenter de suggérer tout du long et de ne montrer son "monstre" qu'à la fin, mais ce n'est pas pour rien non plus que moult grands réalisateurs font ainsi : c'est parce que cela fonctionne !
Ici, quasiment aucune suggestion, on nous montre tout tout de suite et quand, comme je l'ai dit, c'est mal fait, ça finit d’ôter toute possibilité d'éprouver un tant soi peut de peur.

J'ai envie de finir sur une note positive, et ce sera au sujet du casting. Les deux petites filles sont très justes, effrayantes juste ce qu'il faut, attachantes par moment, elles sont assez bien dirigées pour apporter un peu de crédibilité à cette histoire. Jessica Chastain, malgré ses déboires capillaires, est parfaite, son personnage évolue lentement et son attachement progressif aux deux jeunes sœurs et l'un des points fort du film.
Autre avantage, le seul moment où la meute d'ados débiles et bas de plafond s'arrêtait de jacasser, c'est lorsque la belle actrice apparaissait en débardeur moulant à l'écran... Merci Jessica.

Donc bien qu'assez déçue par ce Mama, j'attends de voir les prochaines réalisations de Muschietti, qui bien que pêchant en s'inspirant trop de ce qui se fait déjà dans l'horreur et plongeant ainsi son film dans la banalité, démontre déjà certaines qualités de mise en scène, car mine de rien, les acteurs sont bien dirigés et l'on ne s'ennuie pas, cela reste relativement divertissant.

A suivre, donc.
Pravda
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le 10 juin 2013

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Pravda

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