Si ce remake reste un bon cran en-dessous du film culte de William Lustig, avouons qu'en définitive il ne démérite pas. J'étais pourtant dubitatif à l'idée de cette caméra subjective durant 97% du film, mais force est de reconnaître qu'elle apporte une vraie nouveauté et une vision des choses forcément différentes, loin de l'exercice de style redouté. Alors c'est sûr : par définition cela ne permet pas de prouesses concernant les différentes possibilités de mise en scène, mais cela n'empêche pas l'œuvre de mener sa barque avec talent, la dimension très violente du « Maniac » original n'ayant en rien été édulcoré.
De plus, si Elijah Wood ne parvient pas à faire oublier Joe Spinell (mais qui aurait pu?), celui-ci s'en tire plus qu'honorablement, tandis que Nora Arnezeder apporte une touche d'innocence et de fraîcheur (sans être niaise pour autant) contrastant parfaitement avec l'aspect extrêmement sombre de l'ensemble. Bref, si cette remise au goût jour n'était pas forcément indispensable, elle n'en reste pas moins fidèle au matériau de base tout en parvenant à trouver sa propre voie : on en ressort troublé et même légèrement perturbé, c'est que le résultat doit être globalement réussi.