Le statut le plus amusant du site, à propos de ce film, est sans doute le suivant: "Elijah Wood en tueur schizophrène, c’est un peu Frodon qui a bouffé Gollum"
(son auteur - d’ailleurs, et entre nous-, à la fois inspiré, humble et brillant, pétillant et instruit, mérite sans doute que vous, charmants lecteurs, le preniez tous comme éclaireur).


Alors certes, il y a un effort, véritable et réussi, dans la reconstitution d’un film eighties, à la fois saignant et pas loin du cradingue. Mais quand on va au bout de la question, on est en droit de se poser celle de la finalité de la chose. Ainsi donc, on est capable de recréer une atmosphère. Et après ?
L’original dupliquait-il lui même quelque chose ?


Bref.


Eviter Maniac aux dépressifs


Les victimes, qui s’empilent avec la régularité d’un nouvel album de Johnny* en période d’arriérés d’impôts, sont quand même d’abord victimes de leur propre bêtise. Quand l’une d’entre d’elles se précipite dans une zone clôturée (un parking) en prenant bien soin de laisser la grille ouverte pour que son agresseur puisse, lui, la fermer soigneusement, une autre court se réfugier dans une salle de bain alors que, comme ça, on se dit que la porte de l’appart donnant sur le couloir et la sortie eut été plus judicieuse. C’est fou ce que la panique fait faire comme conneries. Après, c’est vrai, elles ne sont pas toujours aidées : les stations de métros et les rues de quartier sont désespérément vides quand elles ont besoin d’aide, les pauvrettes.


Sans compter que les flics doivent être de sacrés buses intergalactiques pour ne pas arriver à mettre la main sur un mec qui passe à visage découvert devant toutes les caméras de surveillance de la ville et répand avec générosité et bienveillance son ADN sur toutes les scènes de crime, comme Siffredi son sperme dans les scènes les plus appréciées de Rocco.com.


La tentation de l’arrêt au milieu


La qualité de la préparation d’Elijah, qui essaie, on le voit bien, de se défaire de son image de Hobbit O.C.U (Outrecuidant Cuistre Univoque), va se nicher jusque dans le soin maniaque qu’il met à arborer des ongles totalement pourris qui sont, je vous l’avoue, le truc le plus effrayant que j’ai eu à affronter pendant le film.


Autrement, en vrac, Nora Arnezeder est toute mimi, surtout avec le soleil dans le dos, le trauma de Frank (Elijah) est un peu Delphine, pardon, bateau et au final, je me suis plutôt bien emmerdé. Bien failli couper mon effort à mi chemin.
Après, je suis pas très objectif avec la caméra subjective.


Ah, une dernière chose. Surtout, ne commettez pas l’erreur de cliquer sur ce lien, là: http://youtu.be/V7IW76VdhVo.
Sans déconner, j’espère que vous ne l’avez pas fait.
Vous seriez alors condamné à fredonner bêtement le refrain à chaque fois que vous songeriez à ce film où son original.
Et ce serait la pire des punitions. Une malédiction. Après ça, se faire scalper, ce serait presque une libération.


(* coucou Djee)

guyness

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