On comprend très vite qu'on va voir un renouveau du slasher, même mieux, une renaissance. On va très vite sentir la patte Aja, aussi, notamment quand le film essaiera (souvent en vain) de faire sursauter.

Les meurtres ne sont pas légion, mais la violence est crue, sèche, et franchement choquante.

La BO (et seulement la BO, à mes yeux) sent bon les eighties. Il y aura ici et là quelques références pour rappeler que c'était la bonne époque du slasher et que les multiples tentatives et auto-remakes de Wes Craven n'auront pas servi à faire perdurer cette vague cinématographique, mais pas de quoi en ressortir en se disant "putain, j'étais dans les eighties". Peut-être qu'une ambiance différente aurait pu aider, je sais pas.

Mais la très grosse force de ce film, c'est bien évidemment Elijah Wood - qu'on ne voit que très peu pourtant - et son personnage. Le film aurait pu se contenter de n'être qu'un bon vieux slasher à l'ancienne, mais non, en choisissant de montrer l'histoire entière depuis les yeux du tueur, et même depuis son cerveau, Maniac devient alors un thriller psychologique d'une portée que peu de films ont réussi auparavant à atteindre.

Effets visuels, voix off tremblotante, flashbacks douloureux, tout est bon pour que l'on se mette à la place du personnage d'Elijah Wood et pour que l'on voie le monde comme lui. Jamais un film ne m'avait fait un tel effet. Pas même American Psycho. Là est la grande réussite du film : ne pas seulement montrer ce que voit Franck, mais aussi ce qu'il perçoit.

Lors de sa dernière partie, le film devient d'une qualité qu'on aurait aimé qu'il ait pendant 90 minutes. Mais devant tant de maîtrise et de brio, on va pas se plaindre. Encore moins quand on sait que ce sont trois frenchies qui sont à l'origine de ce film.

2013 ne pouvait pas mieux commencer. Cette petite perle du cinéma d'horreur, véritable ovni dans la vague de sorties actuelles, a tout pour relancer un genre depuis trop longtemps oublié et maltraité, mais pour aussi devenir un classique du cinéma d'horreur.
WallydBecharef
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le 29 déc. 2012

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Wallyd Becharef

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