Remake d'un classique cracra et glauque de 1980, Maniac se retrouve en 2012 remaké par le français Franck Khalfoun et produit par Langmann et Aja (déjà réalisateurs des jubilatoires remakes de Piranha et La Colline à Des Yeux).
Le film fait un pari très intéressant puisqu'il pousse la volonté d'introspection et d'identification au tueur déjà présente dans l'original à l'extrême : le film est entièrement du point de vue du tueur (un first person horror, si vous préférez). Et on tient là beaucoup plus qu'un artifice ! Si en 1999, Blair Witch jouait la carte du simili-réel, on a peut être ici le début d'une lignée entière de film tourné en POV ! Ou peut être pas... Car ici l'introspection désamorce tout effet voulu, escompté ou même espéré de peur. Si l'artifice aurait fonctionné et aurait été autrement plus effrayant du point de vue de la victime, la toute puissance et omniscience proposé ici nous empêche de ressentir le moindre sentiment de crainte. Mais ce n'était peut être pas finalement la volonté première...
L'artifice fonctionne par contre tout à fait pour ce qui est de l'introspection. On est le tueur dans ce Maniac 2012. On ressent ses douleurs, ses peines et ses pulsions.
N'évitant pas certains défauts, comme le choix d'une actrice française dont on a l'impression qu'elle pratiquait son accent anglais en ADR, ou encore un certain manque de sophistication au delà d'une idée première formelle couillue et originale, Maniac est dans la globalité un film assez satisfaisant, dans le jusqu'au-boutisme et le respect qu'il a de son concept.
Tourné avec un certain respect de l'oeuvre originale tout en la mettant habilement au goût de jour et même en proposant du neuf, Maniac pêche finalement uniquement par son échec à être tout à fait un film de peur, si cela ait jamais été sa volonté première... L'horreur, quant à elle, est bien présente.