Un film précédé par sa réputation, Marathon Man est mondialement reconnu, classé 50ème dans le "Top 100 Thrills" , son méchant classé 37ème dans le "Top 50 Movie Vilains" et sa réplique "C'est sans danger?" classé 70ème dans le "Top 100 Movie Quotes" par L'American Film Institute, c'est donc forcément un film a voir. Et je dois avouer être tombé de haut, m'attendant à un méchant digne de la présence spirituelle d'un John Doe de "Seven", de la démarche calme et inébranlable du conducteur de "Drive" ou de la fourberie d'un Hannibal Lecter dans "Le silence des agneaux", à des réplique aussi marquante qu'un "You talkin to me?", q'un "Why so serious" ou q'un "Rosebud", mais surtout une intrigue digne d'un "Usual Suspect", d'un "Chinatown" ou d'un "Heat". Ce n'a pas été le cas.
Nous suivons donc pour commencer deux histoires parallèles, d'un coté celle de Thomas "Babe" Levy, étudiant brillant courant des marathons pour le plaisir, et d'un autre celle de Henry, coursier pour trafiquants dont les contacts se font descendre les un après les autres. Lors d'un de ses cours, on apprend que le père se serait suicidé car persécuté pour ses attirances politiques, Babe essayant de le réhabilité comme il le peut. Il tombe amoureux de la jeune émigrée suisse Elsa Opel, qui acceptera sa demande. Il reçoit la visite de son frère, qui n'est autre que Henry et qui, découvrant que Elsa est allemande et non suisse, découvre le mystérieux assassin de courtier, son propre patron et ancien tortionnaire nazi Christian Szell. En lui demandant de retirer son frère de leurs affaires, il se fait également assassiné par celui-ci. Il parvient néanmoins à se traîner jusqu'à chez Babe mais meurt aprés lui avoir murmuré quelques mots incompréhensibles. Babe se fait donc capturer par le Docteur Szell, qui le torture afin de savoir les derniers mots de Henry. Il réussi cependant à s'enfuir.A partir de ce moment là, le film démarre dans une course poursuite entre Szell et Babe.
Ce film comprend de gros défauts, le plus problématique étant sa réputation, à mes yeux trop importante. Quelque soit les classements où il est représenté, je ne trouve pas qu'il ai sa place. Certes, pour la réplique, cela ne porte que sur le vécu de spectateur de chacun, mais personnellement, elle ne m'a pas marqué du tout. Par contre, pour sa réputation d'excellent thriller, je ne suis absolument pas d'accord avec les éloges à son sujet, la première partie au sujet de Babe étant creuse et sans intérêt à part présenter le personnage, quand à celle de Henry, le méchant est tellement peu évoqué et les autres personnages tellement peu présents que leurs morts ne me touche que très peu,on voit juste que Henry a un ennemi, sans plus.Le film ne devient donc captivant qu'au bout d'une heure, et on ne s'est attaché à pratiquement aucun personnage, sans compté que l'histoire du père de Babe disparaît d'un coup, reste sombre et reste au rang de simple allusion alors qu'il est développé durant la première partie du film. Mais le plus gros problème de ce film est sans doute le méchant, qui n'a d'effrayant que sa réputation. Pour le reste, c'est juste un docteur ,comme Hannibal Lecter en moins impressionnant, il veut récupérer ses diamant, comme Anton Chigurh dans "No country for old men" en moins terrifiant, et il panique dés le moindre problème, comme le général Georges Broulard dans "Les sentiers de la gloire" en moins intelligent. Toutes ses lacunes auraient pues être évitées si il était soit présent dés le début du film, comme tous les autres méchants mentionnés précédemment, soit en apparaissant à la toute fin comme étant celui qui tire les ficelles et étant constamment présent par ses traces laissées intentionnellement, comme un John Doe ou un Dudley Liam Smith dans "L.A. Confidential". Au lieu de cela, il apparaît en milieu de film sans avoir jamais été mentionné, ce qui le me rend indifférent à son égard. Même son ancien titre de tortionnaire nazi ne me fait aucun effet ; Si on le compare à un personnage dans un poste similaire, le colonel SS Hans Landa, alias "Le chasseur de juifs", de "Inglourious Basterd", il n'a rien de méchant. Szell est juste obsessionné par ses bien et veut les récupérés, mais se comporte comme n'importe qui et n'est absolument pas développé. Landa, lui, est bien plus terrifiant, il est calme, polis, courtois, intelligent, cultivé, fourbe, il parle l'allemand, le français, l'anglais et l'italien couramment et il ne met ses talents en oeuvre dans le seul but de passer à la postérité du coté des vainqueurs. Sa personnalité est plus développée et il a un but bien plus intéressant et bien moins commun que Szell. Donc rien n'excuse la médiocrité de ce personnage.
Mais deux points, et non des moindres, contrebalance ces ratés, à commencer par la mise en scène. Le film arrive à nous maintenir dans un stress ambiant, car pour Henry puis Babe, la moindre zone d'ombre devient menaçante et la lumière devient même un élément rare du film sans le rendre invisionnable, car la lumière signifie que le personnage a pris le dessus. Les jeux de miroirs sont également utilisés pour avoir des doubles points de vues, celui qu'a l'assaillant et celui que n'a pas la victime par exemple. La musique plus que correcte sans être exceptionnelle appuie également beaucoup cette lecture. On peut regarder le film en coupant le son et tout de même comprendre la situation des personnages. L'autre gros point fort de ce film est le traitement du personnage de Dustin Hoffman, celui de Babe. Tout d'abbord un étudiant parmis tant d'autres, il se démarque par sa passion, les marathons, et par son intelligence. Lors de sa capture, il deviendra un objet pour Szell. Il retrouvera peu à peu son statut d'homme lors de sa chasse, d’abord bête, il fuit sans se défendre, mais il a retrouvé sa conscience d'être vivant, puis complètement humain, car réfléchissant pour semer ses poursuivants, il finira par s'abaisser au niveaux de son adversaire en lui donnant le choix entre la souffrance et la mort dans une scène finale excellente. Un des autres traits intéressant du personnage est sa chute dans la paranoïa, là où elle n'était pas assez expliqué chez son frère, un homme fort, malin et combattant aguerrit dont la menace n'est pas claire, à un jeune homme affaibli en fuite n'ayant pas le temps de réfléchir car non habitué des courses-poursuites dont son seul atout est l'endurance.
Un film que je ne vous recommande donc uniquement si vous avez fais le tour des grands classiques du thrillers et que vous en voulez encore, celui-là est meilleur que ce qu'il vous reste et vaut quand même le détour car il n'est pas complètement inutile et inintéressant.
Picou_Arthur
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le 7 mars 2015

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