Le titre français est d'une triste banalité par rapport au beau titre original, Where the sidewalk ends, hautement symbolique, puisque là où le trottoir se termine, il y a le caniveau, métaphore de l'impureté et de la pègre. Car c'est bien de l'impureté qu'il s'agit ici de se laver, plus précisément de l'impureté paternelle. Le film aborde donc le thème classique de la rédemption, qui ne sera d'ailleurs possible que grâce à une femme, en y introduisant une forte dimension œdipienne. Si Mark Dixon est flic c'est bien pour régler symboliquement son compte à un père décédé qui fut gangster. L'acharnement qu'il déploie contre Scalize (Gary Merrill) et si excessif et anormal que ce dernier ne manque pas de lui faire remarquer. Malgré une fin un peu conventionnelle, c'est un film vraiment superbe avec sur un excellent scénario de Ben Hetch, et une très belle photographie du célèbre directeur photo Joseph LaShelle. Otto Preminger y retrouve le couple Gene Tierney–Dana Andrews qu'il avait déjà mise en scène dans le célèbre Laura en 1944.