Ça puait le copier/coller à plein nez, la bande annonce utilisant largement un éventail d’images qu’on aurait cru tout droit sorti des studios Ghibli. Mais ce n’est pas parce que Myiazaki n’est plus (enfin sait-on jamais) que l’animé japonais ne peut pas faire de prouesse. Avec Arrietty le réalisateur prouvait qu’il pouvait prendre la relève, il se peut que ce soit d’ailleurs le seul moment où on lui accorde ce don, Mary et la Sorcière rabaissant allègrement le niveau.
Pourtant au début on y croit, la scène d’introduction nous projetant d’emblée dans une action parvient largement à nous captiver. Certes, l’histoire nous échappe encore mais il y a un quelque chose des premiers films Ghibli qui nous attire. Malheureusement ce sera tout, car après on accepte d’être gentiment accompagné dans la vie ennuyeuse de Mary qui va faire la rencontre d’une fleur au pouvoir magique. Le tout est incroyablement long et loin d’être choupi. La découverte de l’école de magie finit par achever toute attente d’un dessin animé prometteur. Inutile et un peu convenu quand on connaît Harry Potter (même si il est évident que l’école de sorcier n’appartient pas seulement à J.K.Rowling), la visite ne nous apprend rien, ni sur les personnages, ni sur le décor qui n’utilisera pas l’île dans son entièreté dans les autres scènes. Des sorciers présents il n’y a que de la figuration tant le scénario s’attelle à ressembler à vous savez qui, sans jamais en atteindre l’âme.
Laputa, Kiki, Le Château Ambulant et même Mononoké semble planer sur la réalisation sans parvenir à incarner sa propre orientation, ne serait-ce que dans un scénario plausible. L’histoire ne prend jamais le temps d’être approfondie (notamment celle de la tante), et on se retrouve largué dans un univers qui, sous couvert de métaphores intéressantes, n’arrivent jamais à sublimer son sujet.
Le pire c’est que pour une production récente on a parfois l’impression de regarder un mauvais animé japonais des années 80 ; la faute non pas au dessin mais à un scénario sans prétention.