Si peu de gens connaissent Kim Henkel, il reste pourtant le scénariste et co-créateur du tout premier Massacre à la Tronçonneuse. Oublié de tous, dédaigneux quant aux deux autres suites sorties, il réussit pourtant à convaincre les studios d'écrire et de mettre lui-même en scène un quatrième opus qui, comme ses prédécesseurs, n'est pas concrètement une suite mais plutôt une nouvelle version du premier film. Malheureusement, n'est pas Tobe Hooper qui veut et Henkel nous sert non seulement un vulgaire remake de l'original mais l'agrémente de tares difficiles à digérer...
D'une nullité rare, ce quatrième opus ne provoque ni frissons, ni dégout, juste un ennui profond extrêmement énervant. Car outre une mise en scène maladroite, c'est surtout l'interprétation grinçante de jeunes acteurs en roue libre qui nous fera couler une larme. Nous voici donc témoins des débuts de Renée Zellweger et Matthew McConaughey, commençant comme beaucoup dans un film d'horreur cheap. La première campe une fausse moche beuglant sans arrêt tandis que le second interprète un membre de la nouvelle famille cannibale aussi charmeur que déjanté.
C'est d'ailleurs là où plus rien ne colle : autrefois effrayante, la nouvelle famille Sawyer s'avère ici moderne, clean, loin des rednecks du premier voire du deuxième opus. Quant au nouveau Leatherface, c'est hélas le point le plus ridicule du film : devenu à nouveau un débile profond gémissant sans arrêt, il est ici affublé d'un masque ringard et de fringues incompréhensibles, devenant une erreur attrapant puis laissant filer sa victime pour la ré-attraper et ainsi de suite... quand il ne se déguise pas en vieille dame.
On aurait pu s'extasier devant la refonte de certaines séquences identiques au premier volet mais, Henkel les reproduisant à sa sauce, n'arrive qu'à les proposer à la limite de la parodie... Bref, avec ses courses-poursuites aussi cartoonesques que mal fichues, son ambiance pseudo-glauque désespérante et ses rebondissements cousus de fil blanc, Massacre à la Tronçonneuse 4 devient indubitablement (et heureusement) le plus mauvais épisode d'une saga déchue qui ne vaut réellement que pour son premier épisode.