Un film 2.0 qu'on devrait montrer aux ados.

Sous ses airs de films fait à la va-vite avec peu de moyens, Megan is missing est un film d’un réalisme implacable qui pourrait bien faire office de fable de Jean De La Fontaine version 2.0.

Megan is Missing commence comme un film documentaire sur les adolescents d’aujourd’hui, leurs habitudes, leurs relations, avant de sombrer peu à eu dans le suspense puis l’horreur.

Malgré des caractères opposés, Megan Stewart, et Amy Herman, 14 ans sont meilleures amies. Elles passent beaucoup de temps à communiquer en ligne. La plus dévergondée des deux, Megan, va disparaitre après être partie rejoindre un inconnu -se faisant appelé Josh- rencontré en ligne. Et si c’était un cyber-prédateur ?

Le synopsis intriguera toutes les personnes de la Génération Y, cette fameuse génération ultra connectée aux réseaux-sociaux et aux autres moyens de communication d’aujourd’hui. Cette hyper-virtualisation de la vie intime sur Internet fait beaucoup de dégâts dans le monde entier. On ajoute des inconnus sur son compte Facebook ou on follow des twittos sur Twitter. On banalise complètement la vie privée qui en devient presque publique. Tout le monde s’y reconnaît et c’est peut être le meilleur point d’accroche pour donner de l’importance au visionnage de ce film.

Ce film critique cette fameuse liberté sur internet où on montre ses seins à des inconnus ou on raconte sa vie privée en vidéo juste pour la gloire de centaines de milliers de vues. L’innocence de personnes vulnérables contre de vrais prédateurs qui sont près à tout pour assouvir physiquement leur pulsion.

Amy et Megan n’ont que 14 ans, cet âge où on découvre ce qu’est la vie, on expérimente, on s’amuse, ce qu’elles ne savent pas c’est qu’internet n’est pas seulement un outil magique et indispensable d’aujourd’hui. C’est également un énorme piège lorsqu’on commence à communiquer avec des inconnus…

Megan is missing n’est pas totalement un film, ni un found-footage. Il ressemble plus à un docu-réalité où on a monter bout-à-bout cette horrible tragédie qui a donné des sueurs froides à ces habitants. Il joue également sur le “Basé sur une histoire vraie”, pas la peine d’annoncer que même si ce film ne reste qu’un film, ce genre de choses peuvent malheureusement arriver.

Même si ce film a une approche found-footage, le réalisateur aurait quand même pu faire un effort concernant la photographie de son film, même si cela annonce la couleur d’une histoire vraie, cela donne plus envie de couper le film et de passer à autre chose.

Cette idée est renforcée par cette pseudo-émission de télé qui propose son aide pour rechercher cette fameuse Megan, regardez par vous même …

Est-ce-qu’une émission de télévision, même si fausse soit-elle aurait pu balancer ce genre de transition vidéo ? (Vous avez loupé celle avec les étoiles…).

Malgré ces maladresses qui aurait pu être modifiées, ce film se révèle comme un gros coup de massue lorsque l’on révèle deux clichés prise de cette fameuse Megan.

Le film prend une autre tournure et on ressent toute la dangerosité de ces conversations avec un inconnu. Avant on disait “Ne parles à personne dans la rue”, maintenant on pourrait dire “Ne parles à personne sur internet”. Toutes les qualités qu’avaient internet sont balayés d’un revers de main pour ne garder que l’horrible et le malsain.

L’horreur continue jusqu’à ces dernières 25 minutes qui nous plonge dans l’effroi le plus inimaginable lorsqu’on pense que ces personnages n’ont que 14 ans. Nous sommes tous touchés par ces évènements car cela peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Les réseaux-sociaux ne sont pas sociaux, ils le sont que de nom.

Le film ne vous laissera pas de marbre, à voir surtout seul et dans le noir pour une meilleure expérience. Si on pouvait donner une morale à ce film, on pourrait dire : “Ne faites confiance à personne sur Internet et n’étaler par votre vie dedans”.