Sur le papier, ça avait pourtant l’air pas mal. Megan is missing retrace les évènements ayant mené à la disparition de deux amies adolescentes, essentiellement sous forme d’appels vidéo et d’extraits de journaux intimes sur caméra. Un autre « found footage » en somme, comme beaucoup s’y essaient.
Tout pourrait globalement être assez crédible sans les multiples erreurs de tournage que j’ai pu voir mentionnées ici et là (ex : on voit l’ombre du micro à plusieurs reprises, on entend le « action » à un moment etc…). La grosse soirée, qui se veut assez sale, est sommes toutes assez ridicule et gênante à regarder. Bref, le résultat final est très amateur, dans le mauvais sens du terme.
On peut tout à fait filmer un found footage 100% amateur, et en sortir un petit bijou. Le Projet Blairwitch en restera à jamais le parfait exemple. Mais pour autant, cela ne doit pas dispenser de soigner la réalisation, bien au contraire même. Un bon found footage doit réellement donner le sentiment que de vraies personnes ont filmé tout ça, et de fait, RIEN ne doit être laissé au hasard. Toutes les situations doivent être parfaitement crédibles, même si le film ne coûte « que » 20000$.
Deux points positifs que j’ai quand même envie de soulever :
• Bien qu’inconnues au bataillon, et ayant clairement l’air plus âgées que ce qu’elles sont censées être dans l’histoire (13 et 14 ans), l’alchimie entre les deux actrices est réelle et palpable. C’est ce qui m’a permis de tenir jusqu’au bout.
• La structure de l’histoire en deux parties. J’aime bien ces films qui se scindent en deux, façon Full Metal Jacket, où on a pratiquement 2 films en 1. Cela peut servir à faire basculer un personnage, sans perdre en crédibilité. Bon, ce ne sera pas le cas ni même le but recherché ici…
Pour être très franche : je ne comprends pas ce que Michael Goi a voulu dire avec ce film.
On pourrait imaginer un film ayant tenté d’être moraliste, mais malheureusement il ne livre aucune analyse profonde sur les dangers des réseaux sociaux, ni sur la disparition de la vie privée sur internet, ni sur la normalisation de la violence sexuelle telle que vécue par beaucoup de victimes de viols (Megan) ou que sais-je. Il est tout simplement bien trop brouillon pour ça.
Dommage, parce que les idées ne manquaient pas.
Et cette bascule dans l’horreur, telle qu’opérée dans la seconde partie du film, n’offre aucun élément de réflexion sur ces sujets.
Au contraire, ce film porte en lui beaucoup trop d’attributs qui satisferont les voyeuristes.
D’ailleurs, nombre de posts et de réactions sur Internet, à la sortie de ce film, ont été de savoir si les photos étaient vraies ou si l’histoire avait été inspirée de faits réels.
Ça en dit long sur certains quand même…
3/10 : 1 : encore une fois parce qu’il y a de l’idée, 2 : parce que les actrices ont fait du bon boulot, et 3 : parce que l’histoire de ces deux adolescentes est touchante. Ça n’ira vraiment pas plus loin, et c’est bien dommage pour Goi.