Ancienne critique :


Bien pensé, bien sympathique, mais n'emporte pas mon enthousiasme vers des horizons éblouissants. J'avais presque hâte que cela finisse à la longue. La remontée fut parfois pesante mais l'originalité du projet est d'abord couillue, puis superbement maîtrisée. Manque quelque chose pourtant que je n'arrive pas à saisir.


Nouvelle critique :


Je vais essayer cette fois d’être moins lapidaire, d’étoffer un peu, mais cette revoyure n’a pas amélioré mon ressenti. Il est identique, peut-être même oserais-je être un peu plus sévère aujourd’hui?


J’ai toujours du mal avec cette structure du récit à rebours, les petites redites pour faire le lien, et l’exercice un peu chiant de recoller les morceaux à chaque nouvelle séquence en arrière. Le lien que l’on fait pendant le visionnage ne m’apporte aucune satisfaction intellectuelle. Il ne me laisse guère de répit et de temps de réflexion sur l’ensemble du récit. Je n’arrive pas à prendre de la distance au cours du film, à réfléchir et entendre ce que je suis en train de regarder. Je suis mal à l’aise et ai beaucoup de difficulté à apprécier l’intérêt de la chose. Bien entendu qu’il faut attendre la fin pour avoir le fin mot de l’histoire et du pourquoi de ce rebours, mais ce dénouement ne me donne pas non plus satisfaction dans le sens où je ne vois toujours en quoi le geste cinématographique, scénaristique pour être plus juste, est beau. Tout ça pour ça?


D’autre part, je dois avouer mon peu d’entrain à suivre ce personnage joué par Guy Pearce. C’est un acteur pour qui je ressens une légère antipathie. Que je suis infoutu d’expliquer. Il n’est pas mauvais comédien. Mais je n’aime pas ce qu’il dégage, je trouve son charisme très limité. A tel point que je me demande comment j’aurais pu vivre l’expérience de ce film s’il avait été joué par un acteur doté de plus d’expressivité ou plutôt capable de suggérer plus sans trop en faire, un acteur avec un jeu plus complexe et subtil.


Autour de lui des acteurs comme Carrie-Anne Moss ou Joe Pantoliano, que j’apprécie davantage ailleurs ne m’ont pas non plus transporté de joie. Bizarrement, je les trouve trop grossièrement écrits, d’une pièce, sans nuances. Ce qui a le don de m’exaspérer pour finir.


Un film que je ne reverrai plus. J’ai ré-essayé, j’ai rechuté.


http://alligatographe.blogspot.com/2018/08/memento-nolan.html

Alligator
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le 24 déc. 2012

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