Venu du documentaire, Sacha Wolff réalise une première fiction originale qui donne un coup de projecteur sur la communauté wallisienne qui réside dans les squats de Nouméa en Nouvelle-Calédonie au travers du personnage de Soane, 19 ans, rugbyman envoyé en France contre l’avis de son père. Le film entremêle un récit d’émancipation – Soane se retrouve livré à lui-même et doit se battre pour assurer sa survie et ne surtout pas retourner chez lui où un sort funeste pourrait l’attendre – et une immersion dans le milieu des petits clubs de rugby aux pratiques peu reluisantes (contrats, dopage). Un peu trop scénarisé avec une multiplication d’événements qui surviennent dans le parcours de Soane, Mercenaire se construit autour du corps massif et qu’on imagine indestructible de Soane, à la fois roc déterminé et encore garçon fragile et doux, qui doit tenter le compromis harmonieux entre ses racines, son passé familial et une nouvelle expérience qui pourrait le cantonner au rôle du « bon sauvage ». En dépit de ses imperfections et d’une baisse notable de régime en son milieu, ce premier film révèle un réalisateur dont on suivra le suivant avec intérêt.