Onirique et frais, bien qu'à prendre avec du recul...

Métamorphoses se propose de réinterpréter l'oeuvre d'Ovide, et j'ai trouvé ça paradoxalement assez fidèle. La gestuelle des acteurs s'y prête bien, le décor aussi, et les incursions modernes ne m'ont pas trop choquée. On retrouve bien l'esprit éthéré des écrits, et cette pureté dans le récit. C'est finalement très épuré.
L'histoire est un peu complexe et il faut parfois un peu s'accrocher pour suivre les digressions, mais globalement c'est assez intéressant. Ca nous permet de revisiter une fresque de personnages sous un angle neuf donc plus intelligible. Par contre, on ne peut pas nier que presque tous les acteurs ont un jeu atroce et semblent porter des masques de cire, faisant parfois tomber la poésie dans le risible... Je pense qu'il est difficile d'avoir un ton moins naturel (Petit navire?), même s'il faut reconnaître que le texte d'Ovide n'est pas des plus fluides. C'est dommage, parce que leurs trognes de jeunes bobos collaient parfaitement avec l'image que l'on a de ces dieux ( sauf Jupiter, qu'on image plutôt comme un vieillard lubrique avec de la Pelfort aux commissures des lèvres)... Malgré tout, je me suis laissée porter par la découverte des protagonistes et de leurs univers intimes respectifs, certains étaient même attachants.
Sur le plan visuel, j'ai trouvé que c'était un très beau film, une belle ode au corps humain naturel. Beaucoup de plans sont très sensuels, sans être toutefois forcément érotiques. J'ai justement trouvé intéressant d'être face à ce parti pris : montrer des corps entièrement nus sans les sexualiser à outrance. C'est assez rare pour être souligné. Le rapport à la nature était sympa également, ce qui fournit des images apaisantes et douces. Côté musique, la discrétion est de mise, mais elle souligne tout de même la poésie de certains moments sans en faire trop et en laissant libre cours à nos interprétations. En somme, le traitement visuel du film est ce que j'ai préféré, même si j'ai aussi trouvé que les acteurs choisis avaient des traits simples et purs qui se prêtaient bien à la grâce et à la volupté exprimées...
Camille_Buracco
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le 6 sept. 2014

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Ellimac Micha

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