De John Cassavetes, je n'avais vu que « Gloria », considéré comme l'un de ses meilleurs films mais aussi l'un de ses plus impersonnels. C'est loin d'être le cas pour « Meurtre d'un bookmaker chinois », mais je crains hélas que ce ne soit vraiment pas le Cassavetes que je préfère... Indiscutablement il y a un vrai bonhomme derrière la caméra, on sent que celui-ci est investi à fond, Ben Gazzara est excellent et certaines scènes plutôt réussies, le film gardant une certaine allure jusqu'au bout. Mais que de poses « auteuristes », de dialogues n'en finissant pas, de scènes étirées de façon totalement injustifiée...
Rapidement je me suis senti sortir de l'œuvre et n'y suis retourné qu'à quelques occasions, l'ami John voulant tellement aller à contre-courant du cinéma commercial qu'il en oublie l'essentiel : le plaisir, l'intensité, l'émotion. Reste le fameux meurtre du titre, virtuose et pour le coup nous scotchant totalement à notre siège, démontrant ainsi bien que l'auteur de « Husbands » était tout à fait capable de nous séduire lorsqu'il veut bien s'abandonner au « vrai » cinéma, scène qui justifierait presque à elle seule la vision du film... Bref, il est aisé de lui trouver des qualités à ce vrai-faux récit criminel, mais l'ennui prenant finalement assez aisément le pas sur le reste, difficile pour moi de vraiment vous le conseiller, si ce n'est pour les points évoqués précédemment. Et dire que la version d'origine durait presque 30 minutes de plus...