Boucherie encore agréable à regarder, ce slasher movie n'apporte en soi rien de neuf au genre.
Ce remake de "Meurtres à la Saint Valentin" (1981) de Goerge Mihalka est une boucherie encore agréable à regarder. Mais même avec la 3D et ses prouesses techniques, ce slasher movie n'apporte rien de neuf par rapport à ses prédécesseurs.
Les années 2000 ont été propices aux remakes et autres reboots des films d'horreurs des années 80, devenus vieux et tout simplement oubliés du grand public. "Halloween", "Vendredi 13", "Black Christmas", "Les Griffes de la Nuit", "La Colline a des Yeux", "Massacre à la Tronçonneuse", "La Dernière Maison sur la Gauche" et bien d'autres encore n'ont pas échappé à la règle. De même que ce "Meurtres à la Saint Valentin"...
L'histoire fonctionne comme pour la plupart des autres reboots. Le film commence avec une séquence d'ouverture du style "10 ans auparant..." faisant référence au film original, puis enchaîne sur le présent : "Le tueur est de retour. Tenez vous prêt, ça va gicler !". De quoi laisser libre champ au scénariste pour réinventer l'horreur du film en ne s'attachant pas forcément aux événements du premier film. On a droit à de nouveaux personnage et à un nouveau tueur (qui tue de la même façon que l'ancien). De toute façon, qui se souvient du film original ?
Aux commandes de ce film se trouve Patrick Lussier, réalisateur de "Dracula 2001" et ses deux suites, mais plus connu pour son rôle de monteur sur les trois premiers "Scream", "Halloween – 20 ans après" ou encore "Cursed" et "Red Eye" de Wes Craven. Il n'y a pas à dire : Patrick Lussier sait comment raccorder les scènes entre elles et donner l'ambiance qu'il faut pour nous faire sursauter au bon moment. Ce "Meurtres à la Saint Valentin 3D" est un slasher movie qui fonctionne à merveille, et Lussier parvient à rendre emblématique le tueur au masque à gaz et à la pioche dans ce remake, ce que les réalisateurs d'autre remakes de films cultes ne sont pas toujours parvenus à faire.
Cependant, le manque d'originalité pour le dénouement final auquel on peut facilement s'attendre et le surplus de gore descendent considérablement le niveau du film. Parmi les acteurs, on a droit à des visages peu marquants, qu'on oublie aussitôt le film fini, et à des jeux mauvais. Pour ce qui est de la 3D, à force de trop vouloir la mettre en évidence et d'en faire la marque de fabrique du film, ce dernier perd en crédibilité et en intérêt. Là où les scènes d'apparition du tueur sont réussies, le montage s'attarde aussitôt après sur une image où l'effet tri-dimensionnel ressort bien – en général une image bien gore de la personne qui vient d'être tuée – cassant ainsi le rythme de la scène.
De tout le film, on ressent tout de même cette volonté du réalisateur et de son équipe technique d'apporter, dans les deux sens du terme, une nouvelle dimension, plus moderne, à ce slasher movie. Le travail est en grosse partie technique, avec l'apport de la 3D, optimisée avec un nouveau format d'exploitation – la Haute Définition 4K – qui présente des images montant jusqu'à 4000 pixels (soit deux fois plus que la HD standard). L'imagine en devient alors plus esthétique. Le mixage sonore est tout aussi bien travaillé. Rarement a-t-on autant stressé avec les simples bruits de respiration du tueur, lesquels sont accentués par la présence du masque à gaz. Les thèmes musicaux de Michael Wandmacher prennent eux aussi une allure moderne, plus électronique.
Face à ces prouesses techniques et des scènes de suspense qui fonctionnent à merveille, force est de constater qu'au final, un bon film repose avant tout sur un bon scénario, ce qui n'est pas le cas de "Meurtres à la Saint Valentin 3D", un slasher movie trop classique, trop prévisible, trop série B et déjà vu, et qui met un peu trop l'accent sur le gore, en particulier au début. Dommage pour Patrick Lussier... Attendons-voir ce qu'il fera de son prochain film, "Halloween III"...