Prénom : Michael ; Patronyme : Haneke

Premier long métrage du méconnu mais néanmoins talentueux Markus Schleinzer Michael perpétue la tradition d'un certain cinéma autrichien consistant à dépeindre des univers froids, cliniques, psychologiquement exsangues et particulièrement réalistes.


Un nom revient régulièrement en tête au regard de Michael : Haneke... A tel point que ce premier film semble avoir été secrètement parrainé par l'auteur de Funny Games et de Benny's Video : même cohésion dramaturgique, même absence de bavardage, même amoralité ; Michael nous laisse avec une angoisse discrète partager le quotidien horriblement normal d'un pédophile dont les méfaits nous sont présentés dès les premières images, intelligemment suggérés par le hors-champ au gré d'un cellier mystérieusement barricadé.


La mise en scène, brillante, suscite le malaise dans sa manière de présenter les agissements du pédophile-titre avec une rigueur horizontale, pratiquement égalitaire. Tout semble désespérément anodin, normal, conforme à la réalité dans Michael... Et si certains aspects du récit laissent parfois place à la psychologie ( celle-ci tentant d'expliquer les raisons des atrocités perpétrées ) l'ensemble évite la complaisance et surtout le voyeurisme bas du front. Un film implacable, peu surprenant au regard de la production autrichienne contemporaine mais pleinement réussi sur le plan technique et narratif. A voir.

stebbins
8
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le 18 janv. 2020

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stebbins

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