Duplicity lights
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C'est un film dont je ne sais que trop que penser. Je dirai bien gâchis, mais j'ai quand même vachement apprécié la grosse majorité. Alors allons y pour être plus nuancé.
Ça commence super bien. L'introduction est excellente, un thriller énigmatique et des acteurs qui jouent avec justesse : on est pris dans l'action et on tente de faire la connexion entre les différentes scènes que l'on voit.
Puis petit à petit la SF arrive. C'est propre et soigné, les réactions sont sobres malgré la taille du phénomène (ce qui s'explique, si on a besoin, par le fait qu'il s'agit de professionnels déjà un peu avertis), les informations sont lâchées au compte-goutte, et surtout on ne montre rien : tout est raconté, et encore, à demi-mots, par allusions.
Et pendant tout ce temps là, c'est beau. La caméra fait honneur aux acteurs, l'ambiance est superbe. C'est du divertissement de grande qualité.
Arrive alors les premiers effets spéciaux. Encore une fois, c'est sobre. Ok, ça me va. En parallèle l'intrigue avec le gouvernement se détricote et ça va, c'est pas ridicule.
Mais sur la fin, progressivement, ça se détériore. Les effets spéciaux prennent de plus en plus de place, jusqu'à ce qu'on nous assène carrément cette espèce de ville hideuse (qui n'est ni plus ni moins qu'une version un peu ambitieuse de ce que les architectes dessinent aujourd'hui) qui est censée symboliser un idéal. Non. C'était bien parti : dans ce genre de truc, le mieux en général c'est de ne pas montrer.
Et la même chose arrive pour la soi-disant explication du phénomène. C'est pauvre, ça n'a aucun espèce de sens particulier. C'était juste un prétexte pour faire un thriller.
Au final on a quoi : de la grosse balourdise visuelle ET le monde sf sous-exploité. Tout l'inverse de la bonne SF qui - selon moi, ne soyons pas arrogant - se doit de donner un minimum à réfléchir en étant minimaliste pour rester agréable. Et c'était le chemin qui était suivi au début. Alors pourquoi ?
Créée
le 6 nov. 2016
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