Des seins animés

Je ne sais pas quelle drogue s'enfile Masaaki Yuasa, mais je veux goûter la même !

Mind Game c'est un déluge d'images le plus souvent flashy - et parfois de mauvais goût (les visages "réels" notamment) - au coeur d'un scénario pas toujours convaincant mais sacrément loufoque, et plus particulièrement grivois. Masaaki Yuasa m'a tout l'air d'être un sacré coquin, car il faut voir la paire de boobs attribuée à la choupinette amoureuse du héros, il faut voir l'agrandissement du trou de balle de ce dernier par un gros calibre, il faut le voir ensuite avec pépé jouer à la bite en bois à faire sauter les filles, et il faut voir la séance de body-painting "heliumo-siliconée". Mais au-delà de ces grivoiseries, la très belle scène sexuelle entre nos deux tourtereaux, poétisée par la métaphore, donne tout son sens à leur acte amoureux. Et ça c'est beau !

Plus linéairement, le film s'ouvre sur une succession d'images qu'on ne comprend pas toutes et que l'on retrouvera sur la toute fin... Pas mal d'éléments résumant le film qui au final font assez remplissage. Et nous retrouvons donc nos deux petits amoureux transis ayant grandi, mais dont la belle en pince pour un autre au point de vouloir se marier avec, tandis que lui passe sa frustration dans le dessin de mangas. Les deux se retrouvent dans le bar d'une amie où l'amant de miss 100-E (un mec gentil, costaud et courageux) les rejoindra, ainsi que deux yakuzas dont un grand footballeur allumé. Et là nous verrons à quel point le dessinateur est une lavette... Une scène très réussie.

L'autre monde, sorte de jeu vidéo dominé par un démiurge protéiforme, sera également l'un des meilleurs moments de Mind Game. Les insultes fuseront, mais le désir de vivre aussi, alors un petit sprint, un changement de caractère, et un méga-serrage de fesses, et bang ! Le voilà enfin notre héros ! Une course-poursuite haletante prendra le relais, mais la suite partira un peu en vrille. La réécriture de Moby Dick m'a paru vraiment trop wtf. Et puis le rythme se met à tomber régulièrement, malgré quelques passages assez chtarbés cités plus haut. Mais c'est surtout le manque de sens qui fait décrocher.

Le final ne m'a pas totalement convaincu non plus, cette remontée semble d'abord interminable, malgré sa virtuosité sur le plan technique et la bonne musique qui l'accompagne (à noter pas mal de rythmes latinos dans l'ensemble), puis grand-guignol. Et si j'ai apprécié la créativité, la générosité et le ton de l'oeuvre de Masaaki Yuasa, j'ai quand même fini par frôler l'indigestion. Mais défoncé, ça doit être quelque chose, oui ! ^^