J'avais bien décidé, après avoir vu l'abominable Match Point et malgré m'être tapé la totalité de la filmographie de Woody qui précède que c'était fini maintenant, j'arrêtais !

J'ai failli craquer pour Ewan Mc Gregor, mais j'ai su rester ferme, volonté d'airain, coeur d'acier, tout ça... Armée de mon incommensurable épuisement du jour et de ma tendresse immodérée pour Owen Wilson, Madame est parvenue à me faire renier mes beaux principes et mes sages résolutions.

Alors, d'abord, le film n'est pas méchant, juste incroyablement vain. Je ne vous raconterai pas grand chose, 2432X l'a fait beaucoup mieux que moi, mais notons juste que si, certes, Owen est aussi crédible en romancier que mon chat en percepteur des impôts, et ses répliques frisent effectivement le vide intersidéral à chaque seconde, il reste néanmoins l'intérêt principal d'un film qui en manque cruellement. Et sa voix est probablement pour la moitié de ma note...

Le reste oscille entre clichés agaçants et déambulations sympathiques, et j'avoue n'avoir pas trouvé grand chose pour accrocher mon attention.

Et c'est là que réside le second intérêt du film. C'est grâce à ça que j'ai poussé généreusement ma note d'un petit point indu.

Parce que, quand vous êtes très fatigué, allongé dans un lit, dans la pénombre et qu'un film pas trop agressif passe devant vos yeux qui vacillent, normalement vous devez affronter la montée perfide du sommeil, votre corps entre en lutte avec votre esprit qui essaie, désespérément de renier toute raison en vous maintenant en état de vague éveil, misérable victoire à la Pyrrhus qui ne saurait vous satisfaire et qui franchement se révèle souvent des plus inconfortables.

Ici, Dieu merci, rien de tel, pas de combats désespérés, pas de positions défendues d'arrache-pied, juste une totale, complète et définitive reddition : "Oh, tiens Owen redescend d'une époque, je fatigue, zzzzzzzzzzz....Moui, ils sont quand là ?...zzzzzzzzz...Tiens il pleut, chouette, il n'y a vraiment jamais personne dans les rues dans ce film...zzzzzzzzzzzzz... Mais non, c'est pas Mélanie Laurent la française moche qui a l'air de sortir d'une ferme normande, c'est Léa Seydoux, voyons ! M'enfin, tu ne suis pas ?...zzz.... Comment, c'est déjà fini ? Chouette alors !"

C'est en tout les cas ce que j'en aurait dit si j'étais Torpenn.

Je n'ai pour ma part que peu de choses à dire sur ce film si ce n'est que je ne l'ai pas trouvé désagréable (en grande partie grâce aux longues déambulation d'Owen dans les rues désertes de la capitale qui ont su toucher mon coté romantique) et qu'il m'a permis de découvrir trois choses.
Premièrement j'ai pu découvrir le cinéma de Woody Allen dont c'était pour moi le premier film.
J'ai également pu découvrir avec un intérêt doublé d'une certaine curiosité l'aspect épais et maladroit des mains de ce cher Owen que j'imaginais jusqu'alors fines et énergiques alors qu'on les dirait taillées pour les travaux forestiers.
Mais plus que tout ce film m'aura permis de mettre le doigt sur le malaise qui m'étreint devant la plupart des productions récentes et me faisait préférer (jusque là de manière inexpliquée) les films des années 80 : les cadrages !
Point n'est question dans ce film de plans larges (et ce même pas dans les scènes de fête où ils seraient d'après moi tout justifiés) mais bel et bien d'une accumulation ad nauseam de plan rapprochés et de (hideux) gros plans plus ou moins utiles et oppressants.

Et je ne parlerai pas du choix plus que discutable du casting dont Marion Cotillard et Adrian Brody ne sont que la face émergée de l'iceberg.

Pourquoi 6 alors vous entends-je déjà demander.
Pour Owen, pour le calme quasi hiératique de ses déambulation dans Paris, pour la scène sous la pluie (vous ai-je déjà dit que j'aimais la pluie ?) et pour le plaisir dune séance de cinéma en famille.



Introduction par Torpenn ®
Thieuthefirst
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le 8 nov. 2011

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Thieuthefirst

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