Mamoru Hosoda, réalisateur du Garçon et la Bête, Summer Wars et La traversée du temps, propose aux mangaka de vivre une nouvelle expérience. Plongez dans le cocon familial de Kun, petit garçon dont la vie sera chamboulée par l'arrivée de sa petite sœur, Mirai. Mirai ma petite sœur, un film pour toute la famille, expliquant le point de vue d’un enfant à l’arrivée d’un « adversaire » au sein du domicile familial.
Découverte, stress, apprentissage et magie à la Japonaise
Je compatis au calvaire des jeunes parents. Mieux vaut avoir les nerfs solides. Dans Mirai, je compatis en particulier à la vie quotidienne que va vivre le père de famille (non, nous ne connaitrons pas son nom), jeune architecte freelance. Gérer son job, son bébé, les sautes d’humeur et faux reproches de son épouse, les caprices hystériques de son jeune fils, le ménage, la préparation des repas, le tout sans JAMAIS hausser le ton ou se mettre en colère. Toujours avec le sourire. Respect.
Bienvenue au Japon. Laissez moi vous dresser le portrait rapide du lieu dans lequel vous allez vivre pendant environ 1h40. Kun et ses parents vivent dans un petit quartier où toutes les maisons sont serrées comme des sardines. Sa maison assez petite, possède une architecture peu commune. Kun, gardé par sa grand-mère, trépigne d’impatience à l’idée de revoir ces parents parti à la maternité. En les attendant, il s'amuse à faire de la buée sur une vitre. Voila que papa et maman rentrent. Ils ne sont pas seuls. A leur coté, un bébé, apaisé, en plein sommeil.
Après une jolie séquence remplie de délicatesse, d’innocence, illustrant à la perfection la rencontre entre un grand frère et sa petite sœur, la grâce cèdera place à la jalousie et…l’hystérie ! Comme tout grand frère ou grande sœur qui se respecte, ne plus être au centre de l’attention de la famille a pour conséquence d’inviter dame jalousie. Kun n’y échappera pas, passant d’un petit garçon curieux de cette nouvelle rencontre à un petit garçon souffrant. Cette souffrance, elle se transformera en colère et parfois, en violence. Kun allant jusqu’à frappée la tête de sa petite sœur fragile à coup de train électrique et parfois, quelques tapes sur ses parents qui ne le comprennent pas. Mais que fait Super Nanny ?! Désormais, Mirai, c’est une rivale et Kun le lui fera savoir en usant de moqueries et autres vilains tours. Mais petit à petit, grâce à un élément magique et subtilement symbolique ayant élu résidence dans son petit jardin, Kun découvrira quel est désormais son véritable rôle, sa place au sein de sa famille.
Dans Mirai Ma petite sœur, il va falloir vous accrocher psychologiquement. Le rythme sera très lent, il y aura quelques passages tendus où vous sentirez la folie gagner votre âme à cause des pleurs et hurlements mais vous tiendrez bon parce qu’à coté de ça, des séquences vous glisserons dans de la pure magie Japonaise où l’émotion prendra place. Puis, par delà les cris, les caprices, les sentiments de trahison, d’abandon, Mirai Ma petite sœur et son ambiance très intimiste proposera aux spectateurs de découvrir d'un peu plus près la manière dont un enfant devient mature, comment se crée les relations fraternelles, le rôle des parents dans l'éducation de leurs enfants, le passage de relais entre ancienne et nouvelle génération. Une leçon de vie sur l’enfance.
Quand on unit ses forces pour surmonter les obstacles, on devient plus
solidaire et on s’entend mieux.
Au final, parce qu’il a écopé d’un doublage français de très mauvaise qualité et d’un héros exécrable, Mirai ma petite sœur perd de son charme. Sa mise en scène surprenante accentuée par des jeux de caméras dignes d’un film live, son joli message, ses musiques, son concept rafraichissant font néanmoins toute la différence, prouvant que c’est une œuvre à voir. Pas le meilleur film d’Hosoda mais bon petit animé dont la réussite réside dans sa manière d'exprimer ce que peut ressentir un enfant à l’arrivée d’un petit frère/petite sœur dans la famille.