Alice au pays des cartels

Les polars sud-américains, outre le fait d'être très souvent réussis, ne font pas dans la dentelle... Et ils le font (de ne pas le faire).

Bref.

Celui-là n'échappe pas à la règle.
Le scénario ne s'arrête jamais, les rebondissements s'enchaînent sans pour autant adopter un rythme effréné. Avec une certaine lenteur, qui n'est pas sans évoquer Drive, le spectateur suit Laura Guerrero, une jeune femme rêvant de devenir Miss Basse Californie qui se retrouve malgré elle sous-fifre d'un gangster mexicain moustachu, obsédé sexuel avec une gueule de paysan bolivien (un gangster mexicain quoi). Le femme est un devenue un objet, esthétique (le concours) et pratique (l'argent et les munitions).
Il n'y rien de sympathique chez ces gangsters, violents et pervers, et rien de bon non plus chez les forces de l'ordre, pas toujours futés, corrompus jusqu'à l'os avec en prime un général des plus exécrables.
Construit en plans séquences (certains impressionnants d'ailleurs), le film nous malmène dans des scènes d'une violence sobre et insoutenable avec une réalisation intelligente et efficace.
Léger bémol, l'actrice principale, dont le jeu trop sobre évoque parfois Kristen Stewart, mais qui est cependant capable d'émotions lors des scènes les plus nerveuses.

Donc un très bon polar.