A bien des égards, le dernier film de Ken Loach ne révolutionne pas le cinéma contemporain et reste dans la veine de sa filmographie. Mais comme avec un bon vieux groupe de rock, c'est toujours un bonheur de visionner un film de Ken le rouge. Peu de cinéastes savent comme lui retranscrire le climat social de l'époque. Ce film nous plonge dans la vie quotidienne de Daniel Blake, sexagénaire à quelques années de la retraite mais victime d'une crise cardiaque il ne peut reprendre le travail. C'est là que Ken Loach nous décrit avec finesse l'absurdité d'une société qui fait tout pour éviter de prendre en charge les déshérités. Ce film s'oppose radicalement aux grosses machines du cinéma américain vantant la gagne absolue, c'est un porte voix à la condition des sans grades, des exclus en soulignant le manque d'humanisme de nos sociétés de marché. Alors Moi, Daniel Blake méritait-il la palme d'or du festival de Cannes 2016 ? Vaste question en tout cas ce film d'une grande maîtrise fait avancer la prise de conscience des enjeux sociaux. Merci Ken Loach