La carrière de la patineuse Tonya Harding démarre très tôt, à 4 ans exactement. Très jeune et poussée par une mère alcoolique et violente, issue d'une famille plus que modeste, elle n'a d'autre choix que de se donner corps et âme à ce sport, dans l'espoir de marquer l'Amérique toute entière.
Malheureusement pour elle, elle le fera, d'abord de façon positive en exécutant pour la première fois un triple axel, puis de manière négative dans son implication involontaire dans l'attaque perpétrée contre sa rivale, Nancy Kerrigan. Prise dans une véritable spirale médiatique, mise sur le devant de la scène où une Amérique avide de mélodrames attend sa dose quotidienne de faits divers, sa vie bascule alors complètement.
Le film prend le parti intrigant et réussi de dynamiser son récit avec l'intervention régulière des différents protagonistes qui, en cassant le quatrième mur, opère une sorte de flash-forward en relatant les faits, parfois selon leur point de vue. Au cœur de la vie mouvementée de Tonya, Margot Robbie s'en donne à cœur joie, oscillant entre folie pure, passion pour la danse et moments dramatiques poignants.
Un biopic qui, par sa mise en scène brillante et ses excellents acteurs, dévoile la face d'une Amérique en proie à la frénésie médiatique, se jetant sur le moindre sujet pour en faire des articles putassiers, et où le milieu de la danse n'offre que peu de chances aux gens d'origines populaire comme Tonya. Sa volonté de sortir des clous et son aspect marginal feront d'elle une anti-figure américaine modèle, conspuée par les institutions malgré son talent.