Le Sens de la critique

Le Générique :
"Pourquoi nous critiquons ? A quoi la critique sert-elle ?
Est-ce que la critique parfaite existe ? Où est-ce qu'il y a un doute ?
Pour ce soir nous allons critiquer ces questions.
Pour ce soir, c'est le sens de la critique !

Quelle est la nature de tout ce canular ? Qui a raison ?
Les gens qui écrivent avec du lyrisme, à tel point qu'on sait plus de quoi on parle,
mais comme on veut pas porter dans l'autisme, on lâche un pouce vert et on dit c'est expérimental !
Et puis ça parle d'actualité, et c'est jolie, allez je m'abonne et je t'oublie.
Oui that's the meaning of criticism !

La critique est-elle juste un jeu ? Utilisée par les frustrés du dimanche ?
Pour raconter leurs vies qui n'a rien de spécial ! Alors on se tartine les polémiques, et les problèmes de confiance ! Mais dans tout ça, on oublie la critique, c'est bien plus important, de tergiverser...
sur des pseudo sujets philosophiques.
Oui ça c'est le sens de la critique, les amis !

Devons nous être comme tout le monde ? Ou bien tenter de renverser les règles ?
Dans les deux sens, l'humanité n'évolue pas, il est bien tard !
Haters ou fanatiques quelles différences, on est tous dans le sens de la critique !

Depuis des millions d'années, on pleure sur le sort de toutes les inégalités du monde mises à l'écran.
Alors qu'on en profite pour s'en faire des vues et des pouces verts gratuits !
On reste là avec rien à dire sur le sens de la critique !
Après tout on est 7 milliards à essayer de se distinguer en allant aimer (voir) le dernier Tarantino !
Bien sûr pour certains, c'est le sens de la critique !

Donc oui, pourquoi, pourquoi on est là ?
ET juste qu'est, qu'est ce qu'on a envie de prouver ?
Oui, for this night, pour une fois, nous allons en parler !
C'est le sens de la critique ! Venez voir ! Le sens de la critique !

Part 0 : L'Alpha ou Le début
Après Sacré Graal, et La vie de Brian, Le sens de la vie prend une problématique existentielle pour nous délivrer une œuvre signée Monty Python. Mais tout d'abord, je vais me poser ces questions, pourquoi commencer une critique (après une si longue absence) sur ce film en particulier ? Quel est le non-sens que le film veut prendre ? Vais je arriver à faire une bonne critique ? On y répondra plus tard dans la critique !

Part I : La genèse
Premièrement, le film est beaucoup plus étrange que ses deux confrères, le ton, l'atmosphère, le style m'a surpris, on y retrouve bien le ton non-sensique mais édulcoré avec une sorte d'humour noir assez angoissant (rendu possible par cette courte focale qui rappelle Gilliam). Complétement à l'opposé de Sacré Graal qui lui reprend le ton qui ont fait le succés de Flying Circus, plus proche par contre de la vie de Brian avec sa critique satirique de la religion mais qui garde tout de même une ambiance plutôt humoristique, ainsi est ce que l'ouverture à de plus grands studios (et au monde) a permis d'ouvrir aux Monty Python de nouvelles portes menant à des horizons plus personnels ?
De mon point de vue, non, l'optique satirique s'est développée grâce à la popularité, c'est vrai, mais à l'origine la vie de Brian devait être le dernier film des Monty Python, après maintes réflexions, ils ont repris le flambeau pour une dernière fois, cependant, Terry Jones avec Erik Le viking avait dans l'intention de créer le prochain film des Monty Python, mais la mort de Graham Chapman est venu jeter un froid sur cette idée.

Part II : La Forme
C'est ainsi que Le sens de la vie vient se poser là, étrange mutation dans l'héritage des Monty Python, le problème c'est que je n'arrive pas à comprendre le sens de cette mutation ! Suis je seule à voir que les sketchs sont à l'opposée de ce qu'ils font d'habitude ?
SC "Tais toi et écoute ça."
A chaque fois que la vie te met à terre Siegfried.
Et que la vie semble si dure et chiante.
Et que tu sens que tu es seul contre tous les imbéciles.
Tu en as marre et tu veux te rebeller !!!

Pense une seconde que tu es dans un site, où il y a des tas de gens.
Et que forcément, ils diffèrent de toi.
Les moyennes sont pas ce qu'elles semblent devoir être.
Les étoiles t'irritent dès que tu les touches.
Et t'arrives pas à trouver deux barres dans l'affinité globale.
De toutes façons t'es noyé dans le trou noir kubrickien.
Quand les viewers passent tels des comètes, ton avis trépasse.
Et même si ces derniers lâchent pas de com quand ils passent.
Dis toi que ce pouce rouge est là pour une bonne raison.
Tu admets ton avis de hater et tu te couches comme tout le monde.

Notre galaxie contient une bonne centaine d'étoiles,
Elles tournent autour des bobo gauchistes.
Et de gens plus actifs que toi.
On tourne autour du soleil de la branlette philosophique
Qu'on appelle maintenant la voie lactée.
Toi tu vaux rien si tu persistes à détester.

Nous évoluons dans cet univers en expansion
Tandis que tu stationnes sur Pluton,
Personne s'intéresse à toi.
Mon univers continue à tourner sans même ton appui
A la vitesse de la lumière on peut t'oublier
Encore plus vite qu'un ban bien opéré.
Alors n'oublie pas que quand tu te plains et tu te sens seul
Comment ta naissance sur le site paraît si futile.
Et prie alors qu'il n'y ait pas d'intelligences plus populaires que toi qui penseraient à te feedback.
Et puis le prochain Anderson est sorti, alors tu nous permets
De te snober mon petit, on a une critique à déposer.

Mouais, ça a du sens, extirper mon sens critique et insérer le sens commun, s'il vous plaît, je veux le même comme tout le monde, bon avant de faire cette opération, je vais finir cette critique.

Prenons par exemple l'organisation du film, c'est un film à sketchs qui est censé se coudre sur le thème principal "du sens de la vie " mais peut on trouver un moyen de comprendre l'utilisation de la guerre des zoulous ? Pour justifier le fait qu'on est au milieu de la vie et qu'on doit se battre, mais la seconde guerre mondiale, le camp d'entraînement, étaient déjà là pour appuyer ce propos déjà obsolète, le seul moyen de comprendre ce partis pris est de vivre dans la tête des comédiens, ce qui est impossible, de plus j'ai la nette impression que les Monty Python font parfois des sketchs qu'ils trouvent marrant sans s'imaginer que le spectateur ne doit pas penser la même chose, ce film a alors une organisation alambiquée puisqu'ils sont partis sur le fait qu'ils ont la possibilité d'apporter des sketchs dont ils avaient envie de mettre en image, mais pour cela, il faut prolonger Flying Circus et non faire un film, car un film se doit d'avoir un titre qui inspire une forme et son contenu.
Sacré Graal lui se basait sur des sketchs qui gardait une certaine logique puisqu'il se prolonge sur le même univers sans avoir vraiment un certain décalage avec l'histoire.
La vie de Brian est beaucoup plus élaboré, c'est une sorte de film à sketchs mais qui arrive à perfectionner les transitions et l'enchaînement des péripéties pour livrer un film complet et travaillé (excepté la transition extra-terrestre).

Interlude
Bravo vous regardez en ce moment la moitié de la critique, courage c'est bientôt fini, pour vous influencer à continuer, nous allons jouer au jeu : trouver le poisson dans cette critique.

Bon enfin, j'ai ma pause, je suis payé que pour la moitié de la critique à la base, mais bon, alors qu'est ce qu'on a comme critique intéressante à regarder sur SC, toujours les mêmes avis, "c'est jouissif", "j'aime parce que c'est Coppola", "c'est encore un sujet sensible, je like" etc...
Ah si je pouvais les éliminer, ça me ferait vraiment plaisir.
SC : "Mais qu'est ce que tu racontes ? Je t'ai pas remis sur le droit chemin ?"
Désolé, SC, mais je suis toujours en train de me poser la question, comment faire pour avoir des affinités avec des éclaireurs, je suis un gros fan de jeux vidéos, et j'en vois pas beaucoup.
"Mais tu es débile, les jeux vidéos, c'est nul, il faut plus s'intéresser aux films, c'est ça la belle vie !"
Mais je fais plus de critiques sur les Jeux car j'ai plus de choses à dire, les films, j'ai l'impression d'être contre tout le monde !"
"Ecoute, répète après moi, Evy Nadler is sacred !"
Ah non pas ça !
"Bon alors, chaque critique est sacrée ?"
Ok, j'aime bien cette musique.

Il y a des Incultes, sur cette terre !
Des élitistes, des forcenés, des pervers.
Il y a ceux qui suivent Zenmour, Soral, et Le pen.
Ceux qui aiment les films de cul mais...
SC n'en a jamais eu, je peux te l'assurer !

Car nous sommes des sanskritiqueurs,
Je suis ici depuis que je suis Mediapart.
Et la première chose qu'ils disent à propos de nous...
Comparé à Allociné, on a vraiment un bon goût.

Tu n'as pas besoin d'être de gauche, et surtout pas de droite.
Tu n'as pas besoin d'être juif, catholique ou musulman.
Tu n'as pas besoin d'être riche mais faux prolo c'est le meilleur.
Tu as juste besoin d'être comme tout le monde.

Parce que...

Chaque critique est sacrée...
Chaque critique est sacrée...
Si tu es dans le bon chemin,
On ne t'oubliera pas.

Chaque critique est sacrée...
Chaque critique est sacrée...
Surtout si elle vient de quelqu'un d'assez populaire,
Ne compte pas le contredire.

"Mais SC, cette critique dit que Pixar c'était mieux avant ! C'est complètement débile !"
Oui mais si le peuple pense que Pixar c'est des indépendants depuis toujours, c'est leur avis !"
"Et celui là, il dit que Jerry Goldsmith est le dernier grand compositeur de musique classique !"
Oui mais si le monde le pense, alors tu devrais faire de même.

Chaque critique est mise en avant...
Chaque critique est sublime ...
Si elle contient le mot jouissif,
Elle est adoptée.

Les autres les balancent dans des blogs.
Ils les gâchent à pas nous rejoindre.
Qu'ils partent rejoindre IMDB ou rotten tomatoes
Car ici, nos critiques on les traite bien.

"Bon sang, mais regarde, ici, il y a un gars qui balance une anecdote sur Cendrillon qui n'a aucun sens, et il en fait toute sa critique !"
Oui mais si c'est une anecdote qui parle de sexisme, on prend sa cape de justicier et on acquiesce.
"Et celle là, on dirait que le gars ne comprend pas qu'il faut parler du film eternal sunshine on the spotless mind et non de ses aventures amoureuses !"
Oui mais philosopher, personne ne sait ce que c'est et puis toi tu fais des critiques de mise en scène en oubliant l'objet à critiquer.
"C'est pas faux."

Chaque critique est sacrée...
Chaque critique est sacrée...
Si tu ne fais pas des critiques fallacieuses,
Nal le Vydeur sera assez énervé.

Chaque critique est sacrée...
Chaque critique est sacrée...
Fais une critique positive sur Valek
Et on finira par appeler les hemdek.

"Ah au final ça me laisse pas beaucoup de choix..."
Adopte le mouvement mec, ou passe ton chemin.
"Si je dis que les Monty Python sont du genre à toujours à taper sur les catholiques et que ça commence à devenir vraiment une recherche à la censure ou aux critiques, je m'en sors ?"
(S'éclaircit la gorge) (Il pointe du doigt la moyenne du sens de la vie.)
"Ah. Bon bah je me tais."

Part III : Le contenu
Comme je l'ai dit plus haut, les scènes marrantes sont à trier, car on passe par le mauvais goût (la femme en 3D lors de la galaxy song, la scène de Luther (scène coupée)), à "l'humour" noir et un peu angoissant par moment (La Mort, le donneur d'organe), l'humour assez lourd et qui insiste sur des détails qui n'ont pas de réel intérêt (le tigre, Le match) et enfin par l'humour américain assez cliché (l'homme poursuivi par des femmes nues). Bien sûr ce n'est pas un défaut en soi, c'est de l'humour non-sensique la plupart du temps donc peut être le non-sens de l'humour m'a échappé, la seule critique que je pourrais faire c'est l'élaboration des sketchs qui ,je trouve, manque de travail.
Enfin, je viens surenchérir une dernière fois sur l'aspect glauque et effrayant du film avec ces scènes comme Mr Croesote, find the fish ou la mort qui au fond m’interrogeaient sur la manière qu'il faut de les prendre, avec sérieux ou avec humour, ce dépaysement est en partie responsable de l'attachement que j'ai pour le film. Mais finalement j'applaudis le travail de Terry Gilliam dans l'introduction (même si elle n'a pas trop de lien avec le reste), qui a sauvé une partie de mon intérêt pour le film.

Part IV : L'oméga ou La Fin
A l'origine j'étais venu voir un film des Monty Python, je n'ai pas le sentiment de m'être fait arnaquer mais j'ai du mal à prendre la tournure qu'a prise leur imagination, comme on l'a vu de manière négative, bien sûr je n'ai pas déprécier le film dans sa totalité, loin de là, j'accepte ce que font les Monty Python de manière assez subjective. Le film a son lot tout de même de côtés positifs, la critique religieuse est parfaite, et les chansons qui accompagnent le film ne sont pas déplaisantes. Les comédiens de la troupe nous offre une fois de plus leur jeu d'acteur qui se prête parfaitement aux situations, avec une préférence pour Michael Palin (en militaire) et John Cleese (en docteur d'organes glauque) qui arborent une nouvelle facette plus effrayante. On retrouvera de ce fait Palin dans un rôle vraiment immonde, celui de Jack Lint dans Brazil, qui lui sied amplement !

Part V : Le vrai sens
Ainsi, malgré son caractère décousu, le film garde tout de même un charme particulier qui ne m'a pas déplu autant que ça lors du visionnage, mais je n'arrive jamais à comprendre l'intérêt qu'ont les gens dès qu'un film a l'air de revendiquer un parti pris, pour la critique religieuse, c'est l'essence même du film comme pour la vie de Brain Hurts, pardon Brian mais pour le colonialisme, la guerre, les riches, les pauvres, je trouve ça complètement exagéré et faux (de plus, n'importe lequel de ces thèmes sont visibles en majeur partie partout).
Pourtant, je sais bien que c'est des sujets qui nous inspire toujours autant pour faire des critiques faciles, où tout le monde va adorer car on parle de notions sensibles, oh tiens, Persépolis, regardez cette fille qui se rebelle, même si c'est de la fiction, pensez que c'est ce qu'elle a fait réellement. Oh tiens, Elephant, allez lâche un pouce vert, c'est sur des faits divers. Oh tiens, Mississippi Burning, si t'arrives à trouver des similitudes aujourd'hui, bien joué, tu es un champion du godwin.
Bon je laisserai le mot à la fin à Michael Palin, moi je vais rejoindre ma grotte des - de 1000 films vus, ou celle des gens qui n'ont pas encore vu des Sergio Leone, Tarkovsky, Kurosawa, ou alors des gens sur Senscritique pas très connus, vous m'avez compris, allez tchao.

(ouverture des portes du paradis des + de 1000 vus.)

"Siegfried !"
"Oui Dieu Kubrick ?"
"Par le décret 78/6, tu es admis dans le paradis."
"Mais comment ça se fait !? Je n'ai pas d'abonnés !"
"On vient de m'apprendre que tu as posé une bonne note à Portal 2 et aux 8 salopards."
"Oh vous savez, c'est qu'un 6 et puis l'autre si vous avez vu ce que j'ai dit dessus, vous allez vite déch..."
"Silence ! Tu es admis, un point c'est tout, ramène toi, où je change d'avis."
"Ok, merci beaucoup."

(Une large scène s'offre à moi, des tas de gens sont posés sur les chaises.)
(Un présentateur télé apparaît au fond, ce n'est autre que ... le fossoyeur de films.

"Good evening gentlemen. C'est un grand honneur de tous vous voir, ici ce soir. C'est un grand moment, réconfortant, chaud, et tous ce que vous voulez. Vous comprenez pas mes arguments philosophiques et spirituels dans mes vidéos, mais je sais que vous êtes là parce que vous avez compris le vrai sens de la critique, devenir populaire et en faire qu'à sa tête. Et j'aimerais chanter une petite chanson... for all of you !"
(applaudissements)

"In Heaven, everything is fine.
Vous avez vos goûts, but i've got mine.

C'est jouissif au paradis.
Tous les feedback chantent,
C'est jouissif au paradis.
Tout le monde a le même avis.

C'est jouissif au paradis.
Il y a des résidus de la Voix lactée qui tombe du ciel.
Mais c'est chaud et doux pour tout ceux.
Qui portent des vêtements de prolétaires marxistes.

C'est jouissif au paradis.
Il y a de grands films sponsorisés, si vous êtes à Paris.
Des ciné expériences, et des Panic x chroma,
Avant n'oublie pas de mettre la moyenne à tous les Pasolini.

(Inthepanda)
Nous on reste dans la cave, parce que j'ai des références pourries.
(Durendal)
Peut être que je n'aurais pas dû faire mon rebelle à deux balles avec Lucy !
(Mikael J)
Comme l'a dit mon pote l'ermite, l'herbe est plus verte au japon, qu'est ce que tu vas me faire ?!

(Karim Debbache)
Mes blagues sont peut être pourries et mon rythme lent, mais je respire la nostalgie.
(Usul)
Peut être que je veux tabasser les policiers et que je suis sponsorisé, mais je reste adoré.

C'est jouissif, C'est jouissif au paradis.
Hip hip hip hip hip hooray!
Sur un petit film de genre.
C'est le temps pour un bon mouchoir !

C'est Jouissif ! C'est jouissif au paradis !
Hip hip hip hip hip hooray!
Sur un petit film de genre.
C'est le temps pour un bon mouchoir !

(interférences, télé qui s'éteint)

Bienvenue à la fin de la critique, je vais alors vous donner la réponse que vous attendez tellement à la question quel est le sens de la critique ? En même temps, vous êtes venus grâce au titre, alors.. merci Brigitte,(raclement de gorge), .....Bah ce n'est pas vraiment spécial, pour faire une bonne critique : soyez bons avec tout le monde et en harmonie avec toutes les nations, lisez des bouquins le soir, évitez de grossir, écrivez comme bon vous le sent, pratiquez l'auto dérision et ainsi tout se passera pour le mieux ne vous inquiétez pas.
Bonsoir, chers critiqueurs.