Travel To The Moon ft. Zowie Bowie

Premier film du fils de David Bowie, bien avant que la machine Legendary/Warcarft ait saboté son court parcours sans faute, Moon est une petite prouesse de SF, au budget modeste de 5 000 000 de dollars, autant dire une misère face aux monstres hollywoodiens actuels.
Et pourtant, l'esthétique du film étonnante de simplicité fonctionne à merveille, que ce soit les décors désertiques et obscures de la face cachée de la Lune, ou bien les couloirs hexagonaux, tout droit inspirés de 2001, fades et rébarbatifs d'une station spatiale minière.
Egalement la sobriété de la bande son de Clint Mansell, une répétition progressive du même thème musical, rendant l’atmosphère du film pesant et mystérieux.
Moon est un ce ces films que l'on ne peut résumer sans tout dévoiler, si ce n'est le postulat initial, le script n'étant pas travaillé sur un twist en fin de film, mais sur un enchaînement constant de révélations, ou chaque scène apporte une pierre à l'édifice final, que certains qualifieront de "happy end non justifié".
Pour ma part, cette fin n'est en rien facile ou joyeuse, elle est juste représentative du déni du personnage vis à vis de sa situation, et de l'individualité qui l'anime.
Le message retranscrit à l'écran est certes "classique" dans sa narration, mais Duncan Jones arrive tout de même à captiver le spectateur jusqu'à la dernière seconde, le twist majeur du film nous ayant déjà été dévoilé 1 heure plus tot.
Sam Rockwell porte le film à lui tout seul, épaulé par Girty, robot assistant et intelligence centrale de la station, pilier central de l'intrigue et de nos questionnements, en particulier vis à vis de l'éthique de la multinationale qu'il représente.
Une petite pépite à ne pas rater, surclassant de loin le passable Oblivion, qui utilise la trame de Moon à grand coup de cachetonnage de Tom Cruise et de quelques millions balancés ça et là.