Les joyeuses colonies de vacances.

Il est vrai que ce blog a pour but de présenter des films d'actualité, mais je n'avais pas eu le temps d'en parler et j'estime que Moonrise Kingdom mérite grandement un petit mot de ma part. Une fois n'est pas coutume comme on dit. Et promis, cela ne se reproduira pas. Du moins avec moi.

On va le dire franchement, le dernier film de Wes Anderson est une petite perle. On prend un grand plaisir à suivre les aventures de ces deux enfants amoureux, fugueurs et pourchassés par les adultes qui représentent un cadre de vie fait de limites et de barrières. Suzy et Sam veulent juste être libres, pour cela, ils doivent partir de cette île. Moonrise Kingdom est l'histoire d'une évasion. C'est aussi l'idée qu'on ne choisit pas sa famille et où on est. Tous les personnages ont des remords et son finalement prisonniers eux même de leur propre vie. Ces deux enfants, sans le vouloir, vont tout changer. Le scénario du film est très simple mais le plus gros travail qui a été fait, l'a été sur les personnages. On apprend beaucoup de choses sur les parents de Suzy, du chef des scouts, du policier... par la parole et surtout par les gestes quotidiens. La première est en cela exceptionnelle car en 2 minutes, on en apprend beaucoup sur la famille monotone voire fade de Suzy.

Vous vous en doutez, le casting est 18 étoiles. C'est plaisant de voir de si grands acteurs casser leur image de cette façon et se prêter au jeu de ce petit film sans grandes prétentions. Bill Murray en père cintré et alcoolique, Edward Norton en chef des scouts (short et has been mode s'il vous plait), Bruce Willis en policier célibataire et pas franchement futé et Frances McDormand qui joue sa maîtresse et qui est désabusée de la vie. Un joyeux bordel. où ces talentueux acteurs donnent le meilleur d'eux même avec visiblement un grand plaisir.

Ce qui impressionne surtout c'est la réalisation. Astucieuse et audacieuse, Wes Anderson déploie tout son talent pour repeindre cette Nouvelle-Angleterre des années 1960 dans des teintes sépia. C'est très coloré et très vivant. Le réalisateur joue une symphonie avec sa caméra dans plusieurs plans séquences qui époustouflent. Pour moi, c'est simple, c'est la meilleure réal' que j'ai vu cette année.Très belle fable, un film que je recommande à tous, petits et grands.