La note est radicale et se doit d’être expliquée : La première chose que j’ai fait en rentrant chez moi et d’aller chercher l’explication du film, la métaphore cachée, pour me calmer. Car oui, je suis sorti de la salle en colère, avec un profond mal être d’avoir dû subir ça. L’explication m’a sauté aux yeux, j’avais en fait compris sans le réaliser, totalement bloqué par la souffrance ressentie. Darren Aronofsky, Le réalisateur de Requiem for a dream, un film que j’aime vraiment beaucoup, s’est totalement lâché ici, mais en a même perdu le contrôle. Objectivement, la réalisation est exemplaire, les images sont très belles, l’atmosphère est marquante, la prestation de Jennifer Lawrence est saisissante, vraiment incroyable ! Mais on ne peut être objectif face à ce genre de film, car tout est dans le ressenti personnel, et c’est bien là le problème. Il faut quasiment être masochiste pour aimer ce film tant on souffre. C’est surtout dans la longueur qu’on est marqué, impossible de supporter la pression aussi longtemps, ce mal-être, j’étais à deux doigts de sortir de la salle, c’est la première fois que je dois prendre autant sur moi pour rester. On est dans l’incompréhension, on souffre, on ne sait pas pourquoi, ça part dans un délire total, ça va extrêmement loin c’est vraiment trop long, ça semble sans fin. Autant Requiem for a Dream va aussi dans l’excès, autant l’histoire nous parle, le tout est cohérent, on comprend clairement l’action. Et puis il y avait cette musique intense, constant retour à la douceur, la pureté, en contraste avec les images dans un équilibre parfait. Ici on est perdu, on se demande constamment pourquoi nous infliger ça, on veut juste que ça s’arrête. On aime le cinéma qui nous fait rêver, qui nous fait réfléchir, qui nous fait pleurer ou frissonner, le tout dans un équilibre savamment dosé. Ici, nous avons été incapables de comprendre ce qu’il se passait, trop bloquer par la souffrance.
Après avoir lu les explications, le film gagne en clarté, c’est même évident en fait, mais rien ne nous prépare à ça et le choc est vraiment désagréable. On a envie de dire que le film est aussi réussi que raté, réussi dans sa métaphore, dans son ambiance, mais totalement gâché par ce manque d’équilibre. C’est comme si soudainement on nous plaquait au sol, pour nous tabasser, pas le temps de comprendre ce qu’il se passe, on subit à moitié assommé. C’est seulement après coup qu’on comprend que c’était peut-être mérité, mais ce n’est pas une bonne méthode d’éducation, une violence sans explication mène forcément à un échec. Nous aurions voulu savoir à quoi nous attendre (on était juste venu voir un thriller sympa nous !), j’espère que vous vous le saurez. La note est donc le reflet de ce qu’on a subi pendant le film, et toute ses qualités objectives qu’on ne peut lui reconnaitre qu’après coup n’enlève rien au ressenti pendant la projection. Personne n’aime la violence gratuite, surtout qu’ici on doit payer pour voir ça !

A-Crocs-DEcrans
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le 15 sept. 2017

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