J'ai eu le tort de m'attendre à une comédie musicale avant de commencer le visionnage de ce film. Bien que les personnages passent leur temps à chanter, il serait bien réducteur de résumer une bonne comédie musicale à cet unique ingrédient.
Satine (Nicole Kidman) est la star du Moulin Rouge, elle tombe amoureuse d'un jeune écrivain anglais, Christian (Ewan McGregor). Mais cet amour est impossible car le riche investisseur du Moulin Rouge a lui même des vues sur Satine.
Si je ne devais utiliser qu'un mot pour décrire ce film je dirais qu'il est faste. Chaque seconde tente de vous en mettre plein les yeux malheureusement les ficelles sont un peu trop grosses et l'illusion fonctionne assez mal. Oui les costumes et les décors sont incroyables mais c'est en fait le seul atout du film.
Est-ce par paresse qu'on a jugé bon de reprendre tous les tubes planétaires de ces 50 dernières années plutôt que d'écrire des chansons originales? Cette mixture de chansons, sans liens d'époque et de style ne permet pas de construire un univers cohérent. Cette bande son est un véritable Frankenstein. Et si on pique une chanson à Freddy Mercury, il vaut mieux s'assurer d'avoir la voix de Freddy Mercury. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'étonner à quel point chaque chanson est une piètre imitation de l'originale. Ewan Mc Gregor peut s'égosiller tant qu'il veut, il n'a pas la force de voix des grands chanteurs auxquels il veut se comparer. Sachant que les chansons couvrent 70% du film, c'est un peu handicapant.
Il n'y a aucun effort non plus au niveau des chorégraphies, les quelques pas de danses qu'on aperçoit durent en moyenne une seconde par plan. Un cache misère qui tente sans efficacité de masquer soit l'absence de chorégraphe soit l'absence de technique des acteurs.
Le montage dans son ensemble est affreux, le monteur est un maniaque de la découpe et serait plus à sa place un hachoir à la main à l'arrière d'une boucherie que devant une table de montage. C'est tellement haché-menu qu'il est impossible de juger du jeu des acteurs tant les coupes sont incessantes. Ne pas les juger est peut être leur faire une faveur car le peu qu'on en voit est à l'image du Moulin Rouge : une exagération sans doute assumée mais pas franchement attirante.