Par Pascale Bodet

Pourquoi Joao Pedro Rodrigues a-t-il, pour filmer l'ouverture, suivi pendant trois semaines une troupe de soldats en manoeuvre ? La forêt ressemble à un studio, et le camouflage des soldats à du maquillage et à des accessoires de scène. Pourquoi a-t-il suivi une vraie troupe, si c'est pour nous faire douter qu'il s'agit d'une vraie troupe dans une vraie forêt, avec de vraies tenues de camouflage ? C'est sans doute qu'il a besoin d'être hanté par la réalité, ses fantômes et ses esprits.

Qui n'a pas assisté à des obsèques ? Toute la difficulté de ces messes où on salue le mort pour la dernière fois, c'est de lui rester fidèle. De l'encenser, mais rien que pour ce qu'il a été. D'être inspiré, mais pour s'en tenir à ce qu'il était, ni plus ni moins qu'un homme. Ne pas remplacer l'hommage par une musique sentimentale. Là, l'homme est à moitié femme, ex-reine du travesti mais pas transsexuelle : Tonia. Le film raconte comment, à défaut de recevoir l'extrême onction d'un représentant de ce Dieu qu'elle prie, elle accomplit seule son rite de passage vers l'autre monde, puis reçoit l'ultime sacrement d'un amour fou en une séquence finale qui récapitule, en un travelling bouleversant, tout ce que Joao Pedro Rodrigues avait voulu faire - et raté - dans Odete. Mourir comme un homme est une messe pour Tonia. (...)

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Chro
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le 14 avr. 2014

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