Comme souvent avec le streaming, on n'a pas trop le choix des versions, et j'ai donc dû me satisfaire de la version longue de Mr. Nobody (un gros 1/4 d'heure de plus) pour ce premier visionnage...


Jaco van Dormael avait réalisé un Toto le Héros qui m'avait beaucoup plu il y a pas mal d'années. Alors avec toutes ces bonnes notes et critiques, j'étais assez impatient...
Et tout commence très bien. L'ouverture sur une musique aussi douce que mélancolique, puis une autre plus joyeuse, l'expérience du pigeon, comme toute la première heure du film, n'ont aucun mal à m'embarquer. Les nombreux réveils de Némo qui d'abord intriguent, ses 118 ans dans un environnement futuriste relativement impressionnant, mais surtout son enfance, sont un véritable délice pour les yeux et le sourire. La réalisation inventive et ses idées foisonnantes, ses couleurs chamarrées à la limite du kitsch, prennent le parti du joli, du mignon, de l'amusant, et ça fonctionne. On a également droit à des petits cours de rattrapage philosophico-scientifiques intéressants, dispensés par notre héros prétendant voir l'avenir.


Un héros androgyne aux yeux bleus qui, dans son âge le plus avancé, serait le dernier des mortels au milieu de contemporains éternels depuis leur "télomérisation". Et au choix de l'enfant qui ne veut pas en faire, entre rester avec son père ou avec sa mère après leur séparation, de générer tout un tas de vies réelles ou rêvées qui, à mon goût, finiront par devenir indigestes. Car effectivement, si ces allers-retours et digressions fonctionnent bien au début, le film finit malheureusement par emprunter la voie de la romcom, le rendant plutôt agaçant et surtout très long... La deuxième heure de Mr.Nobody m'a paru presque interminable, relativement mièvre aussi, malgré quelques bonnes idées encore (le génial coup des deux phares de motos). Et puis, les effets papillons, les pipis-culotte, les accidents, l'écriture, la dépression de l'une, l'ennui de l'autre, le hasard recherché, les coïncidences, tout cela finit par prendre l'allure d'un gloubiboulga finissant lui-même par tourner en rond... En même temps, ça reste assez cohérent vis-à-vis de ce fameux Big Crunch (non, ce n'est pas une barre chocolatée géante).


Un film à gros moyens avec d'excellents effets spéciaux donc, une véritable identité, de très bonnes intentions, avec peu de questions mais beaucoup de réponses, une bande-son pas très risquée mais particulièrement efficace, des acteurs sincères, mais bon sang qu'il s'avère confus, pesant, mais surtout beaucoup trop long en son centre, et même un tout petit peu à la fin !


Une belle et grosse ambition, mais pas suffisamment maîtrisée selon moi.


5,5/10

RimbaudWarrior
6
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le 15 mars 2016

Critique lue 528 fois

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RimbaudWarrior

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