C'est peut-être parce que je suis assez peu friande de ces films d'épouvante que celui-ci ne m'a pas fait mauvaise impression... je manque certainement de références sérieuses. Mais le réalisateur est espagnol, je ne pouvais pas y couper. J'ai fermé les yeux sur quelques petites séquences désagréables, bien sadiques, mais courtes et qui ont du sens dans cette histoire bien évidemment tirée par les cheveux. Jugez plutôt : un prof de fac qui couche avec l'une de ses étudiantes (de la science-fiction!) a la mauvaise surprise de la retrouver suicidée dans sa baignoire à lui. Grosse dépression malgré la présence de son chat, grand amateur de croquettes. Ça pouvait s'arrêter là (et ça l'aurait fait chez Philippe Roth) mais c'était sans compter les affreux cauchemars qui se mettent à le réveiller toutes les nuits. Et qui n'ont aucun rapport avec le suicide de sa jeune concubine. Pour le voir arriver, ce rapport-là, il va falloir se frapper une sorte d'enquête à la Da Vinci Code, au milieu des plus grands vers de la poésie mondiale. Avec l'Enfer de Dante en point de mire, évidemment, comme on pouvait bien le prévoir. Et voilà que des grimoires émergent la figure des Muses, d'habitude connotées positivement, mais réinterprétées ici à la sauce horrifique. Soit. Et comme ce sont des femmes, elles prennent cher et lorgnent vers l'imagerie de la sorcière. Le noir et les ricanements sont de mise. Sauf que des vers magnifiques leur servent d'incantation. Mais le résultat est le même : le bête mortel déguste. Et galope, sue, s'échine, prend son courage à deux mains, et devinez quoi ? Vous pouvez parier que la fin n'est pas révolutionnaire en soi, mais pour y arriver, le parcours n'a pas été trop désagréable. Quelques révélations et trouvailles permettent de maintenir l'intérêt. Après, c'est un film d'horreur, faut pas non plus chercher midi à 14 heures.