Je me demande vraiment comment Ken Loach, occupé à fabriquer des films à longueur d'année, parvient à rester tellement en contact avec la vraie vie des vrais gens, pas des artistes dans leurs sphères, des entrepreneurs occupés à obtenir des financements, des réalisateurs obnubilés par des problèmes techniques... bref, d'où sort-il ce ton si banal, si juste et donc si poignant qui caractérise la plupart de ses fictions? Sa femme doit être assistante sociale, c'est pas possible autrement. Dans l'Angleterre assez peu glam des années 90, les personnages de ce drame shakespearien galèrent gentiment, entre expédients et renoncements. Parfois, un petit rayon de soleil illumine fugacement leur quotidien morose. Souvent, ce rayon de soleil s'appelle Joe, un ancien alcoolique entraineur d'une équipe de foot complètement minable, qui dissimule en fait une véritable entreprise de raccommodage des âmes. Mais Joe a aussi sa part d'ombre, dense et gluante. Et quand elle ressurgit au moment le plus inopportun, le drame survient. Un vrai drame sombre qui vous saute à la gorge. Un drame d'une banalité à vous scier les pattes.

Créée

le 17 mai 2016

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