Sur une idée toute simple (les rêves/cauchemars d'un enfant prennent vie), Mike Flanagan le greffe habilement à l'horreur. Avec Ne t'endors pas, le cinéaste ajoute ses motifs (les traumas) et ils s'y intègrent naturellement. Le genre trouvant sa force d'évocation dans sa personnification des terreurs bien réelles (maladies, drogues ou l'inconnu).
Ne cédant pas aux sirènes du jump scares grossiers, Flanagan tisse une ambiance oppressante qui toutefois ne privilégie pas les effets aux personnages. Ils sont ici soigneusement écrits, et parfaitement interprétés. Notamment le personnage de Jessie (Kate Bosworth, épatante), qui ajoute une dimension émotionnelle considérable au film.
Ne t'endors pas tient un vrai concept, mais il trébuche lourdement dans sa toute dernière partie, trop explicative. Ce qui enlève beaucoup de la magie qui prenait assez bien. Le film est une proposition intéressante, mais qui reste au seuil de ce qui aurait pu être un redoutable moment d'effroi.