"Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide" énonçait Camus en guise de préambule du "Mythe de Sisyphe". Et de suicide, il en est bien question ici, mais pas que de ceci.
C'est avec un jité de JP Pernaut (personnage important de "La carte et le territoire") que s'ouvre le bal. Ce vendredi 13 sera le jour de l'échappée, chevaucher son vélo et partir dans les montagne. L' errance et la parenthèse avant la mort (ou pas), déambuler, se souvenir de son enfance en contemplant son ombre décharnée. Parler un peu, mais parler juste devant des petits tumulus de pierre, maladroites représentations anthropomorphiques d'un qui ne sait plus faire du feu ni bien dessiner un animal au charbon sur une pierre. Soliloques puis rencontre d'un compagnon de jeu le temps d'un court moment: "prendre la vie comme un jeu de bille entre deux néants". Clore le film par un magnifique poeme de Baudelaire.
Si Kervern et Délépine perdent un peu en qualité d'image sur ce film, en comparaison des "Aaltra" et "Avida" des débuts, le fond lui, est toujours aussi sincère entre profondeur et vrais fou rires. Ceux qui voient dans ce film la simple mise en échec d'un "paumé" se trompent, ils achoppent sur le problème de l'humaine condition simplement contée ici, et se posent en égos du 21 ème siècle, ceux dont parle le personnage de Houellebecq dans le film. N'en voir qu'un film absurde c'est à mon sens se tromper aussi, le film ne parle que de l'Homme et très clairement. L'implication de Houellebecq est totale et fait plaisir à voir à tout les instants.
Je note en tout cas qu'à quelques mois d'intervalle est sorti un film norvegien "Natür Therapy". Il y est question encore une fois de fuite masculine dans les montagnes, étrange ces fuites...