Une école où tous les enfants vivent sans jamais s’aventurer dans le monde extérieur. Chaque jour la même routine et les mêmes règles de vie. Et les enseignantes se gardent bien de leur expliquer ce qui les attend… L’idée rappelle « the island », sans le côté blockbuster. Plutôt alléchant donc.
Déjà il faut accepter le concept, accepter que concevoir des êtres humains pour qu’ils donnent leurs organes ne soulève pas plus de protestations dans la société, ni parmi les donneurs. On aurait envie qu’ils s’échappent, se révoltent face à un destin injuste décidé pour eux, mais non pas d’échappatoire dans ce film. Juste l’inévitable. Pas de débat ni de remise en cause du système. Pas facile dans un premier temps d’adhérer au concept donc qui ne semble pas vraiment crédible, surtout que le début semble commencer par une classique histoire d’amour contrariée…

A peine entré dans l’âge adulte les donneurs se préparent pour leurs premiers dons. C’est tôt pour découvrir le monde, apprendre à vivre et se connaître soi-même. Chaque instant passé est donc crucial. Car en cas d’occasion manquée reste-t-il encore la possibilité de rattraper le temps perdu ? Tommy et Katie étaient amoureux dès l’enfance mais ils n’ont jamais été ensemble. Il semble que ce soit bien tard maintenant. Il subsiste cependant un dernier espoir. Si les deux amants prouvent l’authenticité de leur amour ils pourraient obtenir un sursis. Illusion ou dernière chance ?

C’est vrai on pourrait trouver que le film verse dans les violons pour faire pleurer dans les chaumières, qu’il est assez convenu. Carrey Mulligan vole la vedette à la belle Knightley qui, n’ayant pas le rôle principal, ne brille pas spécialement. Mais difficile pour autant de rester indifférent au triste sort de ces deux amants arrivés au terme de leur trop courte vie. On a envie nous aussi de crier au ciel notre colère face à tant d’injustice.

Il y a sans doute là une leçon à tirer. Car au final on « termine » tous un jour, et ce jour survient toujours trop tôt, alors que nous ne comprenons pas encore totalement ce que nous vivons. Alors il faut profiter de chaque instant, car il peut être trop tard pour les regrets.

« Never let me go » n’explore pas vraiment le concept comme l’on pourrait s’y attendre. A la place il propose une histoire triste et douloureuse, assez déprimante même il faut avoir le moral avant de regarder ce film. Même si l’on peut remettre en question les choix qui y sont faits, c’est le genre d’histoire qui marque.

(Critique écrite avec des musiques tristes pour rester dans l’ambiance du film)
Enlak
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le 13 juin 2014

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