Il semblerait que Marc Foster aime bien traiter de la création artistique en soi et de l'imagination qui va avec. On peut retrouver ces thèmes dans Le fabuleux destin d'Harrold Crick. Puis il y a souvent un peu de magie et d'expérimentation dans ses films. C'était encore le cas dans Stay. Maintenant ses autres films, je n'ai pas vus. J'ai Monster's ball dans ma pile de films, les autres pas encore cherché après.

Le film fonctionne plutôt bien sur la longueur. Au commencement je me demandais comment j'avais pu être touché par ce film quelques années auparavant. En effet, la mise en scène est des plus maladroites (surdécoupage pour des actions banales, plans peu judicieux, mouvements de caméra perdant le spectateur dans la notion d'espace) et Marc Foster délaisse les conflits pourtant inscrits dans le scénario pour mieux mettre en valeur ces moments magiques de Neverland. Les conflits ne sont pas absents, non non. C'est juste que le réalisateur veut vraiment émerveiller avec la magie du cinéma et prend beaucoup de temps pour ça. Alors que quand il s'agit de traiter les obstacles il fait pshhhit : il n'a pas envie de s'éterniser dessus. Du coup la première moitié du film peut apporter son lot de bonheur, mais reste assez superficiel à mon goût, malgré un message lui, au contraire très profond, celui de grandir tout en conservant ce qu'il faut d'innocence et d'imagination infantile.

La seconde moitié est différente. Les effets 'magiques' sont moins nombreux et le réalisateur s'attarde davantage sur les problèmes que vivent les personnages. Jusqu'à la résolution finale où il peut alors revenir à ce qui l'intéresse le plus. Le résultat: on pleure facilement, et on ne se sent pas leurré par rapport à cette superficialité du début. Peut être la deuxième conclusion du film est elle plus anecdotique et peut être prolonge t elle inutilement le film. Mais bon 5 minutes de plus, ce n'est pas encore trop dramatique. Quant à la mise en scène, on ressent toujours une certaine maladresse dans les dialogues, comme si le réalisateur avait eu peur d'ennuyer son spectateur, du coup il multiplie inutilement les points de vue.

Finding Neverland est donc un chouette film que tout bon vendeur de kleenex saura recommander. La première moitié est moins bonne, mais la seconde comporte tout ce qu'il faut d'émotion au travers d'une construction dramaturgique solide. Allez, bisous.
Fatpooper
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le 14 août 2012

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Fatpooper

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