New York 1997 est un mauvais film d'action, mou, sans suspense, bourré d'incohérences et d'irréalisme.
C'est surtout un film que je regarde au moins une fois par an et qui m'a profondément marqué. Voici pourquoi.
Ce film, c'est la naissance d'un personnage dont il est difficile de faire plus hautement iconique. C'est une musique des années 80 minimaliste qui résume tout à fait le film, qui marie bizarrement le simplisme le plus emprunté et le lyrisme désabusé le plus total. C'est un décor de Bronx sinistré aux voitures grillagées, aux vitrines défoncées, dominé par le boss final, Isaac Hayes himself dans le rôle de The Duke. C'est une galerie de seconds rôles tout aussi iconiques : Brain, Charlie le taxi, Adrienne Barbeau, Hauk/Van Cleef, le punk aux cheveux raides qu'on dirait sorti de Streets of Rage. C'est ce dialogue fameux "Je te croyais mort, Snake" - Appelle-moi Plissken". Ce sont ces éclairages verts/rouges qui seul laissent voir le bandeau noir de Snake s'infiltrant dans la plus terrible des prisons. C'est la démarche féline de Russell torse nu, piquant un sprint en compressant sa jambe blessée. C'est son tatouage de cobra sur l'abdomen.
Quand on jouait, gamin, on inventait des histoires assez pourries, qui n'avaient pas grand-sens, mais c'était l'identification au rôle que nous jouions qui donnait sa cohérence, son sens, en nous amusant jusqu'à l'exaltation. New Tork 1997 transcende son scénario biscornu et son rythme étrangement mou par la force iconique de ses personnages, qu'on aimerait bien suivre dans une bonne centaine de films supplémentaires si on le pouvait. Car tels sont les mythes : on y puise toujours, en faisant abstraction des incohérences.