Beaucoup moins connu que Bong Joon-ho (Parasite) ou Park Chan-wook (Old Boy), Park Hoon-jeong est lui aussi un cinéaste coréen remarquable (il faut juste se souvenir de New World ou de The Tiger).
À première vue, Night in Paradise ressemble à un très bon film de triade, sombre, cruel et violent. L’exil sur une île du personnage principal, un veuf qui a réglé ses comptes, va l’amener à rencontrer non pas le diable, mais une jeune orpheline qui, elle, se sait condamné. Ce flirt impossible tire le film vers un romantisme désespéré qui devient assez bouleversant pas très loin du meilleur Kitano ou même d’un Wong Kar Wai. La présence de Night in Paradise à la Mostra de Venise fut d’ailleurs fort légitime. Ensuite, Park Hoon-jeong n’élude aucun aspect des scènes les plus difficiles de son scénario, une course poursuite spectaculaire sur l’autoroute ou un sanguinolent passage à tabac dans un hangar. D’une beauté impitoyable et d’une tristesse absolue.