Si elle gueulait un peu moins...
Nikita est le quatrième film de Luc Besson qui vient de se faire un nom avec le sympathique, mais surestimé Le grand bleu. On y retrouve dans cette oeuvre tout ce qui fait que le cinéaste français se démarque dans le cinéma hexagonal. Besson est tout simplement le seul capable de rivaliser avec les Américains pour livrer un film d'action policier qui ne pue pas l'oeuf pourri.
Après une fusillade dans la fameuse pharmacie et cette introduction plutôt vachement réussie, j'ai quand même eu peur. Très peur. Anne Parillaud, ça ne passe vraiment pas. Cette junkie hystérique qui hurle sans arrêt, je ne supporte vraiment pas. Alors quand il faut tenir 45 minutes avec son comportement d'indisciplinée en manque, c'est difficile. Fort heureusement, il y a des seconds rôles intéressants. J'ai toujours eu un faible pour Tcheky Karyo et sa gueule particulière. Jean Reno apparait dans un rôle qui préfigure Léon. Il est tout simplement très bien, à une époque où il jouait dans ce qu'on pouvait encore appeler des films. Enfin, Jean-Hugues Anglade m'est apparu sympathique. Non, il y a vraiment qu'avec l'interprète principale que j'ai eu du mal pendant quelques temps. Après coup, Anne Parillaud ne me fait vraiment ni chaud ni froid, mais il a fallu s'accrocher.
On reconnait une certaine patte Besson, un style dans la mise en scène. Cette dernière ne manque nullement de rythme. Bien entendu, le scénario n'est pas ultra étoffé, mais il faut reconnaître que Besson n'oublie jamais la psychologie de ses personnages principaux. C'est d'ailleurs ce qui rend les différents protagonistes attachants. C'est ce qui permet aussi de ne pas sombrer à la crise d'hystérie face à Parillaud. L'action est au rendez-vous et la scène du 23ème anniversaire dans le restaurant est tout simplement culte. Les autres missions ne sont pas en reste non plus. Dommage qu'une fois encore, dans la dernière mission, notre amie Nikita sombre à nouveau dans une crise d'hystérie, face à un métier qu'elle ne peut plus supporter et qui s'apparente à une prison dorée. Seul son amoureux l'aura vraiment aidée dans la vie.
Nikita est au final un film d'action intéressant, trouvant un équilibre entre cette action justement et la psychologie des personnages. Bien entendu, des défauts émaillent cette oeuvre, mais rien non plus de trop catastrophique pour jeter ce film à la poubelle. Les détracteurs de Besson n'aimeront forcément pas. Ceux qui aiment, généralement, aimeront. Avec quelques exceptions à cette règle bien sûr.