Apprenez à apprécier un film pour ce qu’il est !
Il faut parfois savoir mettre sa fierté de côté et se faire avocat du diable. Quelques fois il faut savoir prendre parti et défendre son opinion tout en sachant que le combat sera rude. Votre tâche, si toutefois vous l’acceptez, sera d'adhérer à un opinion n’allant pas dans la direction des masses.
Avant de commencer, que cela rentre bien dans toutes les têtes, Michael Bay n’est pas le réalisateur de ce film mais seulement le producteur. Et quelque soit son investissement dans le film, le réalisateur maintient une certaine forme d’autorité sur ce qu’il souhaite en faire, aussi infime soit-elle.
En quoi Ninja Turtle est-il un film tout à fait correct qui remplit ses objectifs ? Tout d’abord c’est un film de divertissement en tant que blockbuster, dès lors il ne faut pas s’attendre à aller voir un Gone Girl bis. Il remplit le quota de vannes et de scènes d’actions requises pour tout bon blockbuster qui s’assume. Les personnages sont drôles, attachants et continuellement joyeux. Ils respirent l’enthousiasme et ça, on pourra dire ce qu’on voudra, c’est putain de kiffant ! Euh, c’est sacrément réjouissant pardon, voire même envoûtant. Qu’il soit bon ou mauvais, la légèreté du film rend joyeux. L’innocence des personnages force l’admiration qui permet, au pire, de ne pas trouver le temps trop long ni le scénario trop catastrophique, quitte à ne ni rire ni être divertit, ce qui est légèrement triste quand même, pour vous essentiellement.
Parce que oui, l’enthousiasme des personnages ne fait pas tout évidemment, et l’humour à toujours été très subjectif. Mais le film s’adresse bel et bien aux personnes qui veulent passer un agréable moment sans prise de tête, capables d’accepter quelques facilités scénaristiques à droite à gauche et un très faible parti pris esthétique ou une mise en scène relativement pauvre. Car admettons-le, si le divertissement est au rendez-vous, il n’y a guère que ça qui tiens le film debout. Les scènes sont dynamiques, très rythmées et impulsives, ça ne s’arrête quasiment jamais, mais la majeure partie des moyens techniques soulevés n’offrent que des effets spéciaux convaincants et des cgi de bonne qualité. Car oui, les CGI sont loin d’être dégueulasses comme on peut le lire sur un paquet de critiques amateurs ou pro. A moins d’avoir un œil ultra habitué et d’être un fin connaisseur, il est peu probable que vous voyiez honnêtement une différence différence, et à un tel niveau de qualité, on s’en tamponne les abdos avec une petite cuillère (Oui je sais ça n’a aucun sens de faire ça, c’est dire si on en s’en cogne, c'est suffisamment beau pour être agréable à voir).
Reste qu’en terme de visuel, les tortues ne sont pas du meilleur effet il faut bien l’admettre. Au-delà du fait qu’elles paraissent trop humaines, ce qui est franchement discutable c’est surtout ce trop plein de détails de leurs membres, de leur visage, de leurs muscles et de leurs équipements. Leur chara design en soi n’est certes pas du meilleur effet, mais on s’habitue plutôt vite. Finalement c’est essentiellement la qualité du design qui gène. Mais cela ne concerne que les tortues car pour Splinter ce n’est plus la même chanson. Certain diront que justement il ressemble plus à un grand maître comme dans certaines traditions asiatiques et que le mélange entre grand moine shaolin et tête de rat est plutôt réussie, sauf que merde, c’est immonde. Pour le coup LUI, il est pas beau et il a une gueule trop humaine de surcroît. On finit aussi par s’y faire mais ça prend plus de temps.
En revanche si les personnages ne sont pas du meilleur effet visuellement ils ont au moins le mérite d’avoir été travaillés au niveau du caractère. Si vous avez vu le dessin animé de 1987, chaque personnage possède le même caractère. C’est la moindre des choses me direz vous, sauf que ce n’est pas la première fois qu’on modifie des personnages centraux du tout au tout lors d’une adaptation. Et rassurez-vous, ce sont bien des tortues mutantes, pas des extraterrestres. Et puis même si quelques éléments de l’intrigue diffèrent de l’histoire originale, d’une part ce n’est pas si grave et d’autre part c’est normal puisque c’est une adaptation donc il faut bien l’ « adapter » au format cinéma et enfin qu’on s’en fout, pour ce que ça change de l’histoire en fin de compte.
Toujours est-il que Ninja Turtles est l’exemple typique du procès d’intention. C’est loin d’être un film parfait, mais c’est encore plus loin d’en avoir les prétentions. Donc de temps en temps, sachez savourer les petites choses, il paraît que ce sont les meilleures.