Au vu des nombreux prix que Nomadland a reçu, encensé de toutes parts, je m'attendais à recevoir une grosse claque. Visuellement, y'a pas à dire, ce road-movie dans l'Amérique des laissés-pour-compte offre un lot de panoramas magnifique et la réalisation de Chloé Zhao, mêlant intimement fiction et réalité, s'avère être un cinéma-vérité pur et fort. Mais pour ce qui est du reste, je suis resté quelque peu sur ma faim et j'avoue que Nomadland a su éveiller en moi que peu d'émotions. La faute sans doute à un côté américano-centré qui ne m'a pas trop parlé et à une interprétation quasi-documentaire, sans fulgurances ni débordements. Ceci se reflète également dans le scénario qui ne suis pas une trajectoire classique mais rend simplement compte d'un présent fait de hasards, de rencontres, d'introspection. Les rebondissements relèvent de l'intimité la plus enfouie, servi par le prisme authentique de ces acteurs qui partagent leurs véritables bagages de vie. On ne peut reprocher à cette plongée au coeur d'une réalité sociale de ne pas être plus spectaculaire que ce qu'elle n'est... Ce serait dénaturer tout le propos. Mais bon, pour ma part, bien que j'ai apprécié traverser ce morceau de vie de nomade marqué par la fatalité et la résilience (je ne retraverserai pas deux fois), je n'ai pas été saisi ni ému au point de le considérer comme un chef-d'oeuvre. Ensuite, c'est pas bien de comparer, mais l'incarnation de Frances McDormand, étonnement, m'a nettement moins emballé que celle de Carey Mulligan dans Promising Young Woman et l'Oscar de meilleure actrice me surprend en terme de performance. Je m'attendais à autre chose sûrement, sur beaucoup de points. Mais je garderai tout de même en mémoire Nomadland comme une ode à la liberté, un regard sur l'humanité oubliée des déserts américains, riche de sagesse et d'humilité.