Qu'est ce qu'ils sont nuls, Rouve & Co. en mono' de colonie... Rouve fait ce qu'il peut, c'est à dire peu. Omar Sy arbore à tout bout de champ son plus beau sourire débile Y'a bon Banania, très en dessous de ses capacités réelles d'acteur. Les autres ? Ils sont réduits à des clichés et des passages dans le champ de la caméra, de temps en temps. Parce qu'il faut en moyenne un mono pour cinq enfants, d'après les instructions officielles. Les saynètes s'enchaînent, plus ou moins anodines. Elles enfilent les perles des anecdotes vues et revues, sans surprise. Et ne sortent pas des sentiers battus d'une narration bateau et de l'alliance contre nature des protagonistes pour illustrer la maxime frappée au coin du bon sens paysan selon laquelle les contraires s'attirent. Rire rare, comédie à peine bon enfant, ces Jours Heureux, malgré leur nom, ne resteront pas à coup sûr dans les mémoires. Tout cela confirme une chose : entre ce film et Samba, Intouchables est à l'évidence l'expression d'un heureux accident industriel.
Et ces mono' folklo n'arrivent même pas à venir à bout d'une poignée de moutards qu'on a perpétuellement envie de frapper. Oui, je l'avoue : considérant mon avatar, j'arriverai sans grand mal à en tirer plaisir. Mais les morveux qui donnent des conseils aux grands, je ne sais pas vous, mais moi, ça m'irrite au plus haut point. Puis c'est que ça ne traînerait pas, avec moi, si j'étais directeur de colo'. Avant même de monter dans le train ou le bus (ça dépend de la distance), je ferai un remake de la scène de la salle de classe dans Battle Royale, avec collier explosif et électrique. Et surtout, démonstration à l'appui. Histoire de montrer qui c'est Raoul... Euh Jason. C'est qu'on entendrait les mouches voler, après, dans le wagon, c'est moi qui vous le dis. Et si un gamin turbulent à côté de moi et près d'une porte venait à moufter, c'est garanti qu'il serait victime d'un petit accident, genre ouverture inopinée en marche. C'est que ça arrive, parfois...
A l'arrivée dans le camp de vacances, ceux qui lèveraient la main pour poser des questions, forcément débiles, je la leur couperais, dans un lancer de machette circulaire, façon boomerang. C'est que les voyages en train ou en bus, ça me donne mal à la tête. Et tant que je n'ai pas pris mes deux Aspro, j'ai tendance à être d'humeur massacrante. Quant à l'utilisation des trophées, je me tâte encore. Mais je pense qu'une belle ceinture de mains devrait faire l'affaire et être assez décorative.
Avec moi, les animations seraient à la fois variées et didactiques. Pour les mettre dans le bain, ces affreux mioches, j'organiserais une chasse au trésor où ils devraient retrouver les morceaux du cadavre d'un de leurs turbulents comparses aux quatre coins du camp. Ils devraient ensuite le remettre dans le bon ordre, cela fera une bonne occasion de réviser leurs cours de sciences naturelles tout en s'amusant.
Le lendemain, après un parcours du combattant à balles réelles de bon matin, une sortie pédagogique semblerait de rigueur. J'ai dégoté un bon petit musée pas très connu. Mais très intéressant, tenu par un très sympathique paysan avec un tablier blanc (enfin, quand il est propre) , un masque de peau humaine et une tronçonneuse dont il adore faire de la musique. Il est pas très bavard. Mais c'est pas grave, ce qu'il présente dans ses vitrines parle de lui même. Il y a aussi possibilité de visiter des abattoirs à un jet de Pierre, avec option abattage du bétail selon la technique du poinçon entre les yeux, comme dans No Country for Old Men. Je sens qu'on va bien s'amuser et que ces sales gosses, ils vont bien apprécier...
Certainement qu'ils feront des conneries, ces garnements. Et qu'ils se feront mal, ou encore des coupures, c'est couru d'avance, cette affaire. Mais je prendrais soin d'emporter ma trousse de premier secours. Les blessures en tous genres, même les plus bénignes, seraient réglées de manière radicale par amputation à la machette. Rassurez-vous, pas d'opération sans stérilisation de la lame. Pour éviter la septicémie.
Et ce n'est qu'un très bref aperçu du programme que je leur concocterais, à ces sauvageons. Et ça, ce serait des vacances dont ils se souviendraient toute leur vie. Certes, pas beaucoup en reviendraient vivant, de leur colo', mais c'est le moyen le plus sûr de passer deux mois tranquille et sans accident. Il manquerait plus que les parents se plaignent, vu le prix qu'ils payent pour s'en débarrasser, de leurs morveux.
Behind_the_Mask, responsable de la colonie du camp de Crystal Lake.