Voilà, il fallait que ça arrive, Gregg Araki est roue libre complète. L'absence de mesure et d'unité du film se fait cruellement sentir : l'ensemble part dans tous les sens et offre un spectacle vraiment désagréable.


Il faut vraiment le voir pour le croire, mais le réalisateur tombe dans l'autocaricature la plus complète en utilisant tous ses gimmicks de manière anarchique (et croyez moi, quand on s'est enfilé deux de ses films juste avant, on commence à cerner la manière de filmer du bonhomme). On a donc des statues moches, des télés qui font de la neige, des gens aux toilettes, de la drogue, du SM, et parfois tout en même temps ! Le "scénario" est suffisamment libre pour permettre à Araki de caser tous ses éléments récurrents un peu comme il veut, mais c'est tellement ostentatoire et gratuit que cela devient insupportable.


La remarque est valable aussi pour la violence et le sexe. Cela arrive comme un cheveu sur la soupe, cela sert plus ou moins de défouloir, et on puis passe à autre chose, comme si la scène n'avait pas d'importance dans l'univers du film. Ça n'a aucun intérêt. Enfin si, ça a peut être un intérêt si on commence à analyser les scènes et à échafauder des théories, mais sincèrement, le film ne donne pas envie. L'histoire est faussement obscure pour brouiller les pistes, c'est vraiment du sous-Lynch, l'ambiance en moins. Et puis, c'est vulgaire et racoleur. C'était le cas des deux autres films, mais cela servait soit à développer les personnages soit à faire du comique. Ici c'est balancé dans le vide et ça ne sert à rien.


On peut quand même retenir la toute première scène, qui contient un effet de montage intéressant, les décors, qui sont parfois travaillés, et la fin, très exagérée. Il y a également un bon casting (avec un James Duvall encore plus mou que dans The Doom Generation) mais ce n'est pas ça qui va sauver le film, qui est un bel amoncellement de conneries. Triste conclusion pour une trilogie qui n'aura connu qu'un seul bon épisode : le deuxième...

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le 4 déc. 2015

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