Las, j'avais quitté ce gros pervers de Lars furibard. Le second volet étant plus long que le premier (que je n'avais pas aimé du tout) j'y allais en trainant des pieds, craignant le pire. Et quelle ne fut pas ma surprise. Si certains défauts subsistent (Charlotte Gainsbourg, épandage très superficielle de sa culture mal-orientée, explications bavardes et démonstratives de chaque scène en flashback par les scènes dans la chambre, mise en scène théâtrale ne se suffisant pas à elle-même quoi) et qu'un nouveau apparait (Lars en enfonceur de portes ouvertes aguerri nous ressert la théorie éculée, mais néanmoins vraie, selon laquelle les femmes et les hommes ne sont pas égaux devant la sexualité, elles étant vues comme malades et mauvaises et eux comme normaux voire héroïques), le film se clôt sur un constat jouissif : des puceaux et des accros au sexe, les premiers sont les plus mauvais, les plus tarés, les plus dangereux. Ils se revendiquent cultivés, "asexuels" et innocents, ils passent en fait le monde en revue à travers le filtre de leur frustration sexuelle, une bite à la place du cerveau quoi ("mais quoi?! Tu as déjà baisée des milliers d'hommes pourtant... Bouuum!).
On ne peut que regretter que le film de Lars, initialement long de 5h30, ait été sabordé comme ça et coupé en deux métrages pour un résultat amputé d'une heure et demie. Pour l'instant je pense toujours du mal du premier volume mais ce second me donne vraiment envie de découvrir le director's cut d'une seule traite pour une réévaluation complète. Car le film, dans son unité, n'est pas misogyne (j'avais nommé ma critique du volume 1 Misogynia).