Vivacité.

Sorti en 1949, ce film anticipe de près de 40 ans La rose pourpre du Caire en cela qu'il mélange à la fois le théâtre, le cinéma et la vie réelle avec un talent inouï. Claude Autant-Lara parlait de ce film comme étant son préféré, car il lui était assez personnel, mais peut-être ne se rendait-il pas compte que c'est un bonheur absolu.

Si je dois rajouter une influence, cette fois antérieure, c'est à L'impossible Monsieur Bébé, dans son rythme effréné. C'est bien simple ; ça ne s'arrête pas durant les près de 90 minutes de projection, l'action va à 100 à l'heure, car c'est porté par des comédiens exceptionnels. Je citerais bien entendu Danielle Darrieux qui, non seulement y est radieuse, mais constitue le véritable élément comique du film. Elle parait bête, mais est en fait une vraie stratège de la séduction. Dans son jeu, elle fait penser à Katharine Hepburn dans le film de Hawks.
Il y a aussi Jean Desailly qui est le mari qui veut toucher sa part, et qui a l'air réellement stupide. Je note aussi le présence d'un second rôle belge vraiment étonnant qui est Victor Guyau, avec sa tête très marrante, et vous avez là un film qui représente un pur bonheur de drôlerie et de construction (les dialogues se renvoient comme une partie de tennis).

Le film est tiré d'une pièce de théâtre, ce qui explique pourquoi l'action est quasiment situé dans des intérieurs, mais les entrées de champ peuvent être également drôles grâce au génie de Danielle Darrieux.
C'est un film assez rare jusqu'à une date récente, mais il se doit d'être découvert, car je doute que des comédies actuelles soient aussi drôles (mais pas vulgaires), bien dialoguées, et aussi élégamment mises en scène.

A ce jour, j'ai vu quelques films de Autant-Lara (dont bien entendu La traversée de Paris ou Le diable au corps), mais je suis très curieux de voir ses autres pépites, comme Douce ou Les patates !