En prenant ma place pour Océans, je me remémorais les magnifiques images du film Home, et réentendais la voix monotone et apocalyptique de Yann-Arthus Bertrand. Home mérite d'être vu pour ses paysages qui nous rafraichissent la mémoire : la nature vaut la peine qu'on se plie en quatre pour en prendre le plus grand soin. Cela dit, ces discours moralisateurs en fond sonore agaçaient sérieusement – et c'est bien dommage.
Je sais ce que vous allez me dire : des documentaires nous montrant la nature dans sa plus belle splendeur il y en a à la pelle sur France 5. Mais je doute que je vous ayez un écran de cinéma chez vous, ce qui justifie mon conseil d'aller le voir.
N'avez-vous jamais rêvé de parcourir les fonds marins tel un poisson, riant de ce reflexe vital et terrien qu'on appelle respiration, et découvrir ces magnifiques bizzareries que l'on trouve tout en bas ?
Sous des airs de ballet, ces créatures vous surprendraient par leur singuliarité. Ce n'est pas un documentaire, c'est le talent artistique des animaux marins au service du cinéma. Tiens ! voilà une raie pastenague, qui fait virevolter sa robe avec tant de facilité dans la lourdeur de l'océan. Oh ! un immense ban de sardines qui se synchronise aux notes de violons. Et ce spectacle pathétique de bébés tortues qui, tentant bravement de rejoindre l'océan sécurisant, se font dévorer tout cru par des oiseaux impitoyables. Et, dans le froid polaire, ces phoques attendrissants, qui se roulent jusqu'à l'eau.
Puis vient la cruauté des hommes, et ce requin qui, amputé de ses nageoires et de son aile, coule agonisant dans l'abysse. Puis l'exposition des espèces disparues nous ramène à cette terrible réalité, tel un réveil strident nous arracherait d'un rêve planant: les hommes, grands destructeurs, ôtent un peu plus jour après jour la vie sur la terre. Le duo père/fils mis en scène nous émeut, faisant passer le message : pour que les générations futures puissent elles aussi admirer le magnifique ballet des poissons, tâchons de prendre soin de notre planète.